L'instinct de tuer
4.9
L'instinct de tuer

Film DTV (direct-to-video) de David Grovic (2014)

John Cusack est un acteur de talent, capable de s'immiscer dans n'importe quel rôle bien que le tout Hollywood ne lui accord pas assez de rôles imposants (il suffit de voir sa récente prestation dans l'excellent Suspect pour s'en convaincre). Bref, quand on mate un film avec John Cusack, on s'attend soit à une bonne surprise soit à un navet boursouflé. The Bag Man fait partie de la seconde catégorie. Écrit par un inconnu, ré-écrit et réalisé par un autre inconnu, le long-métrage est un film noir autant influencé par l'incontournable Tarantino que par les Frères Coen pour un résultat désagréable qui provoque malgré lui un certain malaise...


Le pitch est simple comme bonjour : un tueur à gages (Cusack) apparemment malchanceux est engagé par un caïd notoire (Robert De Niro, l'homme qui cachetonne encore plus que Bruce Willis) pour prendre un sac, ne jamais regarder son contenu et attendre l'arrivée du caïd dans un motel perdu. Mais rien ne se passe jamais comme sur des roulettes et notre homme va rencontrer des imprévus déjantés qui risquent fort de compromettre sa mission. Ces imprévus sont personnifiés par deux macs ringards (un black avec un cache-œil de pirate et un nain serbe), leur pute méchamment curieuse, le gérant du motel en fauteuil roulant qui-déteste-qu'on-y-touche-parce-qu'il-a-appartenu-à-sa-mère et pour couronner le tout la police locale. Une belle brochette pour une comédie délurée.


Sauf que The Bag Man n'est pas une comédie, c'est un pseudo-film noir bien pensé mais aucunement maîtrisé... On sent une volonté de bien faire, avec des scènes d'action sympathiques et une certaine violence à peine mesurée (qui aurait pu être un poil plus viscérale). Mais le film s'étire en longueur, propose des dialogues répétitifs et parfois abscons, présente des personnages débiles et un twist final aussi surprenant que poussif, grandement inspiré par Seven, la classe en moins.


Au final, avec son casting pourri (Robert De Niro et ses dix minutes à l'écran, l'oublié Crispin Glover, le monolithique Dominic Purcell et la nouvelle venue Rebecca Da Costa, sexy mais au regard absent), son histoire dans le fond intéressante mais proposée comme un court-métrage étiré et son hideuse photographie où l'on ne voit quasiment rien, The Bag Man est un téléfilm pas vraiment fendard aussitôt vu aussitôt oublié.

MalevolentReviews
2

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes La Case DTV et Pires films 2015

Créée

le 15 avr. 2019

Critique lue 167 fois

Critique lue 167 fois

D'autres avis sur L'instinct de tuer

L'instinct de tuer
Preedatoor
2

Critique de L'instinct de tuer par Preedatoor

Un homme, Jack doit surveiller un sac et ne l’ouvrir sous aucun prétexte jusqu’à l’arrivé de son patron. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. Comme le résumé l’indique le scénario n’est pas...

le 10 sept. 2014

2 j'aime

L'instinct de tuer
arbrevert
3

Critique de L'instinct de tuer par arbrevert

Ce film est raté. Il est dommage que John Cusack soit un habitué des navets car c'est un très bon acteur que j'apprécie énormément! Un casting intéressant mais pas de scénario! On suit ce film sans...

le 30 avr. 2015

1 j'aime

L'instinct de tuer
Fabio-R
5

Critique de L'instinct de tuer par Fabio R.

Voir John Cusack et De Niro dans un DTV ça peut être intéressant mais De Niro sert plus de prête nom qu'autre chose vu qu'il apparaît seulement pour les vingts dernières minutes. Le début est...

le 17 mars 2014

1 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10