2017, l'année où le monde a été ébranlé par l'affaire Harvey Weinstein, producteur tout-puissant accusé par des dizaines de personnes, du cinéma, a avoir été harcelées, voire violées. L'onde de choc fut telle que le mouvement #metoo est né de ça. Ce documentaire de Ursula Macfarlane, tourné avant le procès qui s'en suivit en Mars 2020 et condamnera Weinstein à 20 ans de prison, fait parler certains de ses collaborateurs, des journalistes, mais surtout des victimes. Des femmes dont les carrières ont sans doute été brisées par ce producteur tout-puissant qui avait droit de vie ou de mort artistique et qui en usait et abusait.
Il est évident que les actes reprochés (et démontrés) depuis sont monstrueux, avec des témoignages oraux parfois glaçants, mais je suis plutôt gêné par la forme du documentaire, qui rappelle surtout ce qu'on voit à la télévision sur RMC Découverte, avec la musique de circonstance, qui frappe un grand coup lorsqu'on entend une révélation, des plans incessants de drones, et au final, si on a suivi l'affaire, ça n'apporte pas grand chose, car par exemple, les propos de Paz de la Huerta, qui a été violée, sont les mêmes que ceux lus sur Internet ; donc, quel intérêt ? D'une certaine façon, le documentaire est un rise and fall sur ce producteur qui a raflé tous les prix possibles, où tout le monde le remerciait à chaque trophée récolté, et j'aime bien revoir cette petite archive avec la moue dégoutée de Harrison Ford au moment de citer l'Oscar 1999 du meilleur film qui était allée à ..Shakespeare in Love !
Mais ça me faisait aussi penser que le comportement quelque peu problématique de Harvey Weinstein était déjà évoqué dans le (très bon) livre, Sexe Mensonge et Hollywood, édité dans les années 2000, où son attitude envers les femmes était évoqué entre les lignes (je me rappelle d'une altercation avec une femme enceinte où il l'avait faite tomber par terre en la poussant violemment), et personne n'avait rien relevé.
Donc, le documentaire peut être intéressant pour qui ne s'est pas intéressé à l'affaire, et au mouvement #metoo qui s'en est suivi, mais j'ai l'impression que tout a été déjà dit, et que je n'ai rien appris au final.