L'Invaincu par batman1985
Suite des aventures de notre ami Apu qui a quitté la campagne pour s'installer à Bénarès, une ville bordant le Gange. Pas de chance pour le petit, les malheurs ne vont pas encore s'arrêter là. Cette fois-ci, le père va mourir de maladie. Le retour à la campagne est programmé et Apu va suivre des études.
Une fois encore, Satyajit Ray profite de notre petit personnage pour dépeindre la réalité sociale de la vie. Toujours influencé par le réalisme, l'oeuvre est nettement mieux gérée que la première. C'est nettement moins longuet et nettement moins inégal que précédemment. Il faut dire que Ray est bien aidé par les multiples voyages que son personnage fait. Passant de Bénarès à la campagne et ensuite de cette dernière à la grande ville de Calcutta, avant d'effectuer quelques allers-retours, ça permet au spectateur de ne pas s'ennuyer.
Sur le fond, on peut quand même constater que l'oeuvre de Ray possède plusieurs points sur lesquels on peut parler. Premièrement, le film est un peu plus orienté sur l'espoir. Apu a cette volonté de vouloir sortir la misère à travers les études. Ray y voit le passage obligé pour sortir d'une vie misérable. Si on s'en donne les moyens, on peut y parvenir. Ensuite, via les études, il oppose les traditions religieuses de l'Inde à l'éducation scolaire et plus particulièrement aux sciences. On sait que depuis l'existence de cette dernière, sciences et religion se sont opposées. Pour Ray, concilier les deux est possible. Apu se tourne vers les études mais ne délaissera pas pour autant de côté son éducation. Enfin, Apu va passer de l'enfance à l'adolescence. Ca va donc être la découverte de choses et c'est aussi l'occasion de se lier d'amitié avec une personne issue d'une très bonne famille. Bref, un fond quelque peu différent que le premier.
Le succès de l'oeuvre est au rendez-vous. D'un point de vue critique, le film va se voir décerné le Lion d'Or à Venise en 1957. Une énorme réussite pour Ray qui utilise encore des acteurs inconnus. Certes, ce n'est pas encore parfait mais on sent que le cinéaste s'améliore. Le dernier épisode de la trilogie ne fera que confirmer cette tendance.