Après le réalisateur Don Siegel, c’est au tour du cinéaste Philip Kaufman de créer sa propre version de l’histoire du roman L'Invasion des profanateurs écrit par l’auteur Jack Finney. Le but de ce dernier est de transposer l’histoire du roman dans un contexte plus moderne, avec également l'objectif de réaliser un remake avec les moyens cinématographiques du cinéma des années 80. Un objectif qui peut être intéressant à accomplir, surtout si cela peut apporter quelque chose de plus puissant et de plus neuf. Avec une durée de visionnage bien plus longue que celle du film d’origine, on peut dire que le scénariste a pris bien le temps d’installer le contexte et de faire régner l’ambiance paranoïaque qu’on est censé ressentir.
Ce qui est parfaitement le cas, on retrouve exactement cette sensation de peur et d’inquiétude qui peut être ressentie lors du visionnage du premier. De plus, l’histoire est plus élaborée que celle du film d’origine. On découvre la totalité du processus du remplacement de l’être humain par son clone dépourvu d’émotions, on a une vraie fin qui conclut à merveille le long-métrage comme il se doit et surtout pas de flash-back inutiles. On voit bien que le réalisateur Philip Kaufman n’avait aucune contrainte à respecter de la part des producteurs et ça, c’est très favorable et plus bénéfique pour la réalisation d’un remake plus profitable que le film d’origine.
Malheureusement ! Même avec ce que je viens de dire, ce remake ne parvient pas à me séduire autant que la précédente version. Le fait de savoir si telle personne est humaine ou pas a été presque négligé et ça manque d'une certaine folie lors de certaines séquences mouvementées. Le casting est bon dans l’ensemble mais pas aussi convaincant et plus motivant que celui du précédent film, même si j’approuve le fait que l’acteur Donald Sutherland campe un rôle de contrôleur d’hygiène, ce qui est assez unique dans ce genre de film. Pour une réalisation se déroulant dans un plus grand environnement que celui de la version de Don Siegel, je trouve que le cinéaste ou le scénariste ont manqué d’ambition.
Je m’attendais à quelque chose de plus d’inquiétant et de plus grave et j’ai comme l’impression que le cinéaste ne s’est contenté de reproduire le même schéma narratif, sans aller plus loin dans le délire psychologique ou de reproduire une œuvre plus énergétique. Après ! Cette version est loin d’être catastrophique. On a une tension qui reste maintenue au même niveau, une alternance prodigieuse entre les silences profonds et les musiques sensiblement angoissantes, une impuissance des personnages bien mise en évidence, une photographie impeccable et un climat quasiment oppressant, avec des plans assez inquiétants. Un peu inférieur au premier mais satisfaisant à visionner, c'est un remake bien foutu techniquement. 7/10
Je ne vois rien qui ressemble à un humain !