Après le premier contact et l’écoute attentive d’un écho lointain, il y a la rencontre du troisième type et le choc des civilisations qu’elle occasionne. The Second Arrival serait celle de trop, ou plutôt celle du type Z. The Arrival mêlait histoire de complot et d’invasion extraplanètaire à l’une des problématiques majeur de notre temps, celle du réchauffement climatique dont la responsabilité était mise sur une race d’extraterrestre pollueurs et belliqueux qui tentait de terraformer notre planète pour adapter l’atmosphère à la leur. Heureusement grâce au radio-astronome Zane Zaminsky, une preuve avait été relayée sur les journaux télé pour prévenir le monde de son extinction prochaine. Un an après, ce message alarmiste et controversé semble avoir le même effet que le discours de Greta Thunberg au G20, celui d’un bide embarrassant que l’on préfère gentiment ignorer. De son côté Zane Zaminsky s’est éteint d’un arrêt cardiaque, et c’est donc sur son demi-frère ; dont on n’a jamais entendu parler ; que semble résider le sort de l’humanité. Mais imaginer accorder une telle responsabilité à un bureaucrate je-m’en-foutiste qui partage sa couche avec un alien travestis reviendrait à confier les clés de son appartement à un beatnik fumeur de marijuana. On sait dans quel état on le lui laisse, mais pas dans lequel on va le récupérer.


Les maigres recettes du premier opus semblaient en tout cas avoir motivé les producteurs de poursuivre l’invasion avec ou sans sa tête d’affiche. Patrick Muldoon le pilote qui faisait du gringue à Denise Richards dans Starship Troopers succède donc à son véritable mari Charlie Sheen. A ses côtés nous retrouvons Jane Sibbett, l’actrice qui jouait le rôle de la femme lesbienne de Ross dans la série Friends et qui campe ici une journaliste arriviste qui tente d’obtenir le nouveau Pulitzer. Il leur faudra donc tenter de révéler une machination au grand jour avec un couple de tueur sur leur dos qui feront tout pour les en empêcher. Mais avec seulement un quart du budget de The Arrival (6 millions contre 25) Kevin Tenney ne fera pas illusion bien longtemps. Pour se resituer, nous sommes alors un an après la sortie de Contact, et alors que l’introduction époustouflante du film de Robert Zemeckis nous en mettait plein les mirettes en un simple travelling arrière sondant l’immensité de notre univers, celle de The Second Arrival (ou L’Invasion finale) déploie des images de synthèse à peine digne d’une cinématique d’un jeu Eidos (Tomb Raider), et encore ce n’est rien comparé à la médiocrité de ses incrustations sur fonds verts.


Le film accuse non seulement un énorme retard dans ses effets visuels, mais son scénario est également bourré d’incohérences que les personnages principaux se sentiront obligés de commenter du genre « pourquoi ne m’ont-ils pas tuer quant ils en ont eu l’occasion? ». On se le demande en effet. Finalement et à l'instar de James Cameron avec Terminator avec lequel il partage à peu de chose près le même budget, le réalisateur a tenté de mettre l'accent sur la traque de son couple de protagonistes mais sans jamais parvenir à dynamiser ses rares séquences d'action. Certaines scènes frisent même le ridicule absolu, que cela soit celle de la réunion entres complotiste qui va vraisemblablement mal tourner avec son dispositif de boule Dyson qui va nettoyer toutes les traces pouvant compromettre la présence des extra-terrestres ou bien celle du climax au sein d’une centrale nucléaire où l’effondrement et le phénomène d’aspiration sera là encore simulé avec des ventilateurs et des sauts dans le vide de figurants filmé en contre-plongée. Jamais le réalisateur ne parviendra à insuffler un semblant de suspens à cette histoire aux enjeux extrêmement limités, si bien que sa résolution capillotracté aura surtout l’effet d’une énorme climatisation. L’avantage, c’est que cette séquelle dispensable ne laissera absolument aucune empreinte sur votre bilan carbone et s’effacera instantanément de votre mémoire comme sous l’effet d’un Neuralyzer.


T’aimes l’odeur du blaster fumé au petit déjeuner ? Tu rêves de pouvoir voyager à travers d’autres dimensions afin de quitter ce monde de cons ? Rends-toi sur L’Écran Barge où tu trouveras toute une liste de critiques dédiées à l’univers de la science-fiction, garanties sans couenne de porc.

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le 8 août 2024

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