Ami des belles lettres, du XIXe bourgeois et feutré où l'on se pâme dans de délicats froissements de taffetas, des grandes tirades essoufflées, des tourments de l'âme et des traits d'esprit, des reconstitutions historiques soignées, ce film est pour vous.
Pour les autres, ça va être compliqué.
Initialement, le film est tiré d'une pièce écrite autour du mystère de l'Occitanienne, un amour crépusculaire que Chateaubriand exécute en une page dans ses Mémoires d'outre-tombe, et cette empreinte théâtrale est perceptible malgré le soin porté à la lumière, au cadrage et un découpage qui ouvre régulièrement sur la belle région pyrénéenne.
On aime particulièrement le cadre somptueux du casino de Sallies du Béarn, un choix qui imposa de fortes contraintes sur un tournage déjà sous la pression d'un budget des plus modeste. On apprécie le casting, l'interprétation soignée, le souci du détail, mais on est parfois un peu largué au détour d'un long enchaînement de tirades.
C'est une œuvre puissamment littéraire mais dont la thématique sous-jacente de la passion contrainte et du renoncement amoureux est d'une portée universelle.