Il est de ces films qu’on adore finalement sans trop savoir pourquoi.
Peut être parce que nous ne nous attendions pas, tout simplement, à être autant séduit ?
Peut être, aussi, parce qu’on s’identifie, consciemment, ou pas, à l’un des personnages et que nous aurions aimé vivre, peu ou prou, ce que son histoire raconte ?
Je ne sais pas exactement et je ne vais pas envisager une psychanalyse pour essayer de comprendre pourquoi ce film a su me plaire à ce point là.
Les paysages sont magnifiques, mis en valeur par une photographie somptueuse.
Le fait que l’action se déroule dans période que j’affectionne tout particulièrement (14-18), y est, sans doute, pour beaucoup à elle seule.
La rencontre d’un couple au départ plutôt ”improbable”. Deux ”écorchés” de la vie, chacun dans un genre différent.
Charles est meurtri dans sa virilité car il se retrouve handicapé. Il était officier dans la cavalerie mais, blessé au combat, a dû être amputé d’une jambe.
Angèle est l'infirmière embauchée pour s'occuper des soins à lui prodiguer, qui s’accroche à un fantôme. Elle ne parvient pas à faire le deuil de l’homme qu’elle aimait et qu’elle a perdu à la guerre, père de sa fille.
Deux êtres qui n’ont au départ qu’un seul point commun : l’amour des chevaux.
Les personnage comme beaucoup de spectateurs l’ont écrit feraient penser à ceux de Proust, Maupassant ou Balzac.
Certes, on peut reprocher à l’héroïne (Angèle), comme l’ont exprimé certains spectateurs plus pointilleux (tatillons ?) que moi, d’être trop ”contemporaine” dans sa façon d’être (et de s’exprimer) pour parvenir à être crédible. J’avoue quant à moi en avoir été nullement choquée.
Olivier Gourmet offre un jeu remarquable dans ce rôle à plusieurs facettes qui lui permet d’exprimer tout son talent de comédien.
Georgia Scalliet, jeune pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2009, est éblouissante.
Cette histoire d’amour avant tout, où j’ai trouvé que cette double rédemption sensuelle était superbement rendue, m’a "envoutée".
Bon, j'y vais peut être un peu fort quand même en employant ce verbe mais j'ai vraiment beaucoup aimé.