L'Œil du diable par Alligator
Je retiendrais la malice du scénario. Bergman n'est pas à ce qu'on pourrait dire un gai luron, son humour est ancré dans la douleur, laquelle fait bien plus qu'affleurer. La souffrance des personnages est bien plus pressante. Elle corode comme toujours chez ce cinéaste les rapports humains, elle produit un cynisme faussement jovial. L'aspect mystique n'est que symbole. Au fond, Bergman ou Don Juan se confondent dans leur agnostisme, ils ne croient ni à dieu ni à diable, mais éprouvent la dureté, la puissance ainsi que la pûreté de l'amour. Un joli film, finement écrit, aux dialogues savoureux. Je retiens dans l'interprétation celle de Sture Lagerwall en Pablo/Sgnanarelle, alter ego de son maître Don Juan mais à la consistance bien plus considérable.