Des mains.
Un ciel carmin.
Un peuple de gargouilles et... Le dernier des hommes ?
Une fillette au visage blême s'éveille, la chevelure blanche et les yeux éteints. Elle cache sous sa robe un gros oeuf blanc. Comme une femme enceinte protègerait son enfant. Comme si sa vie, son destin, en dépendait.
De l'eau fraîche, quelques confitures, et le temps s'égrène. Lentement. Très lentement. Avec elle.
Des rues désertées, sombres, éclairées par le seul halo de ses cheveux d'argent, la fillette sans nom voit passer entre ses entrailles putréfiées un géant mécanique couleur sang. Un homme aux cheveux de vieillard - lui aussi - en descend, un glaive dans le dos.
Un échange de regards. Désespérés. Mais pas un mot. Toujours pas un mot.
Le gong. Et puis rien.
Pas un mot, ou presque. L'homme la retrouve et lui dit qu'il faudrait briser l'oeuf pour savoir ce qu'il y a dedans. Tout est résumé. A quoi bon discuter. Et laconique il la suivra malgré elle jusqu'aux ombres du passé. Ou du futur, peut-être. Des ombres de coelacanthes géants que des ombres d'hommes ne tueront jamais. On ne tue pas ses peurs, on les dompte.
La fillette se cache derrière lui. L'individu. Pas le choix. Elle sait pourtant le dessein de celui qui n'a pas de nom. L'Autre. Sa chaleur.
Son antre, ses squelettes, ses allées de pierres et de verre. L'homme est l'oiseau, l'oiseau est l'homme.
Un long monologue. Un seul. Une arche. Un repos. Un long repos. Un très long repos. Un si long repos sur l'autel du sacrifice. Et le feu s'éteint. A jamais.
L'arche, c'est la Terre.