Qui d'autre que Sandrine Kiberlain pouvait incarner Anne, femme solitaire,obstinée mais tellement réceptive? La trajectoire de cette femme dans un milieu professionnel qui ne lui convient pas, ses rencontres à sens unique ainsi que la difficulté à communiquer avec ses proches sont autant de moments vécus en pleine conscience qui ne la détruisent pas mais la font s'interroger sur le sens de sa vie. Yves Caumon, réalisateur du film, a choisi l'épure pour proposer au spectateur un cinéma sensoriel et organique. Certains plans rappellent Terrence Malick quand il fait communier humanité et nature. L'apparition de l'oiseau dans la vie d'Anne est aussi un moment où la jeune femme sans racines a envie de s'intéresser mieux à un être vivant même s'il s'agit d'un animal. Plus qu'une prise de conscience, le volatile va convoquer le goût de la compagnie, de l'attention et donc de l'ouverture. La fin du film élliptique nous propose aussi de choisir la fin qui nous convient .Une façon trés habile de faire vivre le film au-delà de sa durée et de laisser faire le spectateur son chemin en fonction de sa sensibilité et de sa réception de cette histoire. Voilà un film qui n'aurait donc pas dû passer inaperçu tant sa richesse est multiple.