Il est indéniable que « L'Oiseau » a son petit truc à lui : une touche, un style qui a de quoi séduire. Mais bon, sans surprise le naturel revient au galop, et l'aspect très « cinéma d'auteur français » prend vite le dessus. C'est terrible cela quand même d'être infoutu à ce point de raconter une histoire claire, concise, sans s'éparpiller dans des détails et des sous-intrigues qui n'ont souvent aucun intérêt. Ici, cela ne passe encore pas trop mal car Yces Caumon a eu l'intelligence de nous offrir une héroïne énigmatique, mystérieuse et rapidement séduisante, d'autant que Sandrine Kiberlain la joue très bien. Mais bon, si l'on supporte sans mal au départ ces envolées contemplatives (d'autant qu'elles ont parfois un certain charme), cela devient à la longue assez chiant, le réalisateur en abusant de plus en plus et nous perdant alors quasi-systématiquement dans un registre qui ne semble intéresser que lui. Alors parfois cela fonctionne, mais cela reste très insuffisant pour nous captiver 90 minutes durant. Il serait quand même bon qu'un jour ces metteurs en scène qui ne sont pas sans talent arrêtent de se regarder le nombril pour nous offrir quelque chose d'autrement plus excitant, car si « L'Oiseau » n'est pas un désastre, il est loin d'être une réussite.