L'autre film
[Mouchoir #43] Ce qu'il y a de particulier lorsque l'on ne rentre pas dans un film, c'est que le temps de la projection peut se transformer en tribunal de notre sensibilité ; où l'on se met à...
le 6 févr. 2023
7 j'aime
Rite initiatique empli de candeur, film sur la découverte du monde sous toutes ses facettes, tel le livre de contes qu’on lit à son enfant pour l’endormir, The Blue Bird met en scène un ballet de forces opposées à traverser et investir — feu/eau, chat/chien, lumière/ombre, etc. —, et pousse la plastique féerique dans les retranchements les plus fous que permet l'année 1918. Impossible de faire la liste des idées visuelles et scénaristiques tant il y en a, tout comme il est inconcevable de retranscrire tous les moments qui s'extirpent de la narration de l’époque et de ses restrictions filmiques pour tutoyer un instant notre modernité (la fraîcheur des intertitres feraient pâlir les dialoguistes actuels) ; comme un bond fait sur plus de cent ans. En témoigne l’un des plus beaux travellings de l’histoire du cinéma, en pesant bien le poids de mes mots et en me gardant bien de vous le décrire plus qu'ainsi : déjà tout l'intime familial fordien d'un personnage qui passe entrebâillement d'une porte.
En pleine terre des hallucinations, dans l'entre-deux monde, tels nos deux enfants constamment à la lisière de se réveiller, le père Tourneur m’a un instant rappelé les mots d’Henri Langlois parlant de Nosferatu : « Il nous sensibilise à nouveau à la mentalité primitive, au monde des esprits, aux vertus mystiques des présages, à l'action des forces nuisibles et inaccessibles aux sens, propres à la mentalité prélogique. Il ressuscite en nous la croyance en la puissance effective du désir. »
9,5.
[03/02/18]
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de moins de 1h30, Coup d'lacrimo, vision voilée, Les meilleurs films se déroulant en moins de 24h, Les meilleurs films en noir et blanc et Ma cinéphilie occulte : reliquaire d'inconnus
Créée
le 8 mars 2022
Critique lue 60 fois
1 j'aime
Du même critique
[Mouchoir #43] Ce qu'il y a de particulier lorsque l'on ne rentre pas dans un film, c'est que le temps de la projection peut se transformer en tribunal de notre sensibilité ; où l'on se met à...
le 6 févr. 2023
7 j'aime
J’ai récemment relu la critique de zombiraptor sur Interstellar. « Qu’est-ce que ça vient faire là ? » me direz-vous. Eh bien, sa conclusion résume ma pensée ; le reproche fait à Nolan est qu’il ne...
le 3 févr. 2023
7 j'aime
Le projecteur éteint, tout le monde quitte la salle. Nous partageons tous ce même sentiment une fois dehors. D’un film, quelle qu’en soit sa nature, je n’en garde que quelques images, désordonnées,...
le 27 janv. 2018
6 j'aime