L'autre film
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Rite initiatique empli de candeur, film sur la découverte du monde sous toutes ses facettes, tel le livre de contes qu’on lit à son enfant pour l’endormir, The Blue Bird met en scène un ballet de forces opposées à traverser et investir — feu/eau, chat/chien, lumière/ombre, etc. —, et pousse la plastique féerique dans les retranchements les plus fous que permet l'année 1918. Impossible de faire la liste des idées visuelles et scénaristiques tant il y en a, tout comme il est inconcevable de retranscrire tous les moments qui s'extirpent de la narration de l’époque et de ses restrictions filmiques pour tutoyer un instant notre modernité (la fraîcheur des intertitres feraient pâlir les dialoguistes actuels) ; comme un bond fait sur plus de cent ans. En témoigne l’un des plus beaux travellings de l’histoire du cinéma, en pesant bien le poids de mes mots et en me gardant bien de vous le décrire plus qu'ainsi : déjà tout l'intime familial fordien d'un personnage qui passe entrebâillement d'une porte.
En pleine terre des hallucinations, dans l'entre-deux monde, tels nos deux enfants constamment à la lisière de se réveiller, le père Tourneur m’a un instant rappelé les mots d’Henri Langlois parlant de Nosferatu : « Il nous sensibilise à nouveau à la mentalité primitive, au monde des esprits, aux vertus mystiques des présages, à l'action des forces nuisibles et inaccessibles aux sens, propres à la mentalité prélogique. Il ressuscite en nous la croyance en la puissance effective du désir. »
9,5.
[03/02/18]
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Créée
le 8 mars 2022
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