Le fantasme d'un monde exotique, aux ressources éternelles et aux Vahinés faciles. Un genre heureusement tombé en désuétude.

En dehors de l’indéniable talent de raconteur d’histoire de King Vidor, le film n’a plus grand intérêt aujourd’hui tant la connaissance et la perception du monde dans son ensemble, avec ses différents environnements et ses différentes peuplades, ont évolué depuis 1932. Le film avait sans doute une saveur exotique à l’époque, on y sent une exaltation des beautés des mondes paradisiaques des îles du Pacifique… À la limite, le film illustre et donne à voir un monde inconnu, même en trahissant probablement les usages des Polynésiens ; ce qui comptait pour le public d’alors était moins l’intérêt ethnologique que l’exhibition d’un fantasme sexuel. Et le film a ses côtés sensuels, oui.

Derrière le mythe du bon sauvage et du paradis perdu qui nous sont servis au début du film, on a droit à l’utilisation d’un peuple autochtone comme opposant au récit, au même titre que pouvaient l’être les Indiens dans certains westerns. Dans une perception contemporaine multiethnique, métissée, qui a vécu l’horreur de l’extrémisme xénophobe durant la Seconde Guerre mondiale, et dont nos tabous actuels tirent leurs origines, le film ne peut plus passer.

Si durant les années qui suivirent, sous la censure du code Hays, le film pouvait choquer par sa grande sensualité, aujourd’hui, c’est bien le visage montré des étrangers qui choque…

Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste King Vidor

Créée

le 23 oct. 2023

Critique lue 210 fois

2 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 210 fois

2

D'autres avis sur L'Oiseau de paradis

L'Oiseau de paradis
Fatpooper
7

Le paradis, c'est l'enfer aussi

Il y a vraiment de très bonnes choses dans ce film. D'autres moins heureuses aussi malheureusement. Le film m'a fait penser à T. Malick ; à mon avis, ce dernier doit adorer ce film au vu du discours...

le 21 déc. 2014

4 j'aime

L'Oiseau de paradis
Limguela_Raume
7

La saveur du paradis

Le fantasme d'un monde exotique, aux ressources éternelles et aux Vahinés faciles. Un genre heureusement tombé en désuétude.En dehors de l’indéniable talent de raconteur d’histoire de King Vidor, le...

le 23 oct. 2023

2 j'aime

L'Oiseau de paradis
Crillus
5

Tiki noix de coco, soleil volcano

Ô la belle vie... Qu'elle est belle, si loin la-bas, qu'elle semble si simple, si essentielle, une belle indigène à son bras l'on s'y nourri de noix de coco et l'on se protège des rares pluies sous...

le 27 sept. 2014

1 j'aime

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Le Grand Meaulnes
Limguela_Raume
6

Le Savoureux Meaulnes

L’histoire d’une mouche myope partie à la recherche de ses lunettes. Le Grand Meaulnes attend sa grande adaptation.Étrange film que voilà. On dirait l’histoire d’une mouche myope partie à la...

le 23 oct. 2023

6 j'aime