Il y a vraiment de très bonnes choses dans ce film. D'autres moins heureuses aussi malheureusement. Le film m'a fait penser à T. Malick ; à mon avis, ce dernier doit adorer ce film au vu du discours et des images. J'ai aussi pensé à J. Cameron qui devrait s'en inspirer un peu plus dans l'écriture et même la mise en scène de Avatar.

Ce qui me marque en premier lieur, c'est la beauté des images. C'est juste magnifique à regarder. Pas un seul plan qui soit moche ! Une telle lumière, une telle couleur ! Un spectacle grandiose. Et puis des plans toujours bien pensés. Vidor sait utiliser sa caméra, il sait rythmer ses images ; ses mouvements de caméra permettent une immersion totale et rendent service à l'histoire. C'est un film ultra moderne que nous avons là. Pas un seul temps mort. Et des acteurs qui jouent bien. Bon, le jeu paraît parfois naïf, mais cela est adéquat par rapport à l'histoire. Et puis toutes ces gonzesses, surtout l'héroïne...

C'est l'histoire qui me chiffonne un peu plus. Il y a de très belles scènes, de même que cette manière naïve de dépeindre les indigènes est plaisante. Mais ça manque un peu de conflits durant le film. Vidor parvient à faire tout avec peu de choses, on ressent donc de la tension, mais il aurait pu y en avoir plus. Notamment par le biais du choc des cultures : le héros se résigne trop facilement lorsqu'il soit supporter les us et coutumes de ce peuple. De plus, un des personnages explique bien rien n'est totalement bon ni totalement mauvais, mais que tout est un peu des deux. C'est dommage que l'auteur n'illustre jamais vraiment ce propos, au final, les gentils sont bien gentils, et leurs quelques mauvaises actions sont vite passées à la trappe de l'oubli. Personnellement je n'ai rien contre le manichéisme, donc ce n'est pas ça qui le pose problème. C'est le fait que ça manque de 'mauvaises actions' et de remises en question. Tout est trop simple.

L'aspect anthropologique du film est très bien amené. On apprend énormément de choses. J'ignore si ce peuple est totalement fictif, sorte de patchwork de plusieurs réelles peuplades, ou pas, peu importe, ça fonctionne. L'auteur mise d'ailleurs plus sur l'aspect découverte/aventure que sur une narration plus classique. Mais l'intelligence de l'auteur qui fait que ce film se différencie de "Le peuple sauvage" (que je mentionne car vu récemment), c'est d'avoir introduit un blanc qui découvre en même temps que nous cet univers. Un blanc qui va se retrouver malmené dans ses convictions (ce que l'on ne ressent pas assez, comme dit plus haut, mais que l'on ressent tout de même) ; et ces conflits, cette situation, c'est ce qui va permettre au spectateur de s'identifier et donc d'entrer dans ce jeu cinématographique plus facilement.

Bref, je suis séduit par les images et même par cette histoire qui ressemble à une gentille fable que l'on se raconte pour dormir paisiblement, mais je pense que ça aurait pu être poussé plus loin en terme d'enjeux.

PS : la dernière scène est l'une des plus belles du film. Il n'y a pas de mots pour expliquer ce que l'on ressent face à de si belles images. STP, J. Cameron, regarde ce film, et sert-en de référence esthétique et narrative (pour la simplicité je veux dire, car je crains une complexité démesurée vu que trois films seront tournés d'une traite) pour tes prochains épisodes de Avatar !
Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 21 déc. 2014

Critique lue 425 fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 425 fois

4

D'autres avis sur L'Oiseau de paradis

L'Oiseau de paradis
Fatpooper
7

Le paradis, c'est l'enfer aussi

Il y a vraiment de très bonnes choses dans ce film. D'autres moins heureuses aussi malheureusement. Le film m'a fait penser à T. Malick ; à mon avis, ce dernier doit adorer ce film au vu du discours...

le 21 déc. 2014

4 j'aime

L'Oiseau de paradis
Limguela_Raume
7

La saveur du paradis

Le fantasme d'un monde exotique, aux ressources éternelles et aux Vahinés faciles. Un genre heureusement tombé en désuétude.En dehors de l’indéniable talent de raconteur d’histoire de King Vidor, le...

le 23 oct. 2023

2 j'aime

L'Oiseau de paradis
Crillus
5

Tiki noix de coco, soleil volcano

Ô la belle vie... Qu'elle est belle, si loin la-bas, qu'elle semble si simple, si essentielle, une belle indigène à son bras l'on s'y nourri de noix de coco et l'on se protège des rares pluies sous...

le 27 sept. 2014

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55