Polar saignant
Un polar glauque avec victimes crucifiées et meurtres rituels dans un scénario consistant, agrémenté de castagne et d'humour, où Seagal met enfin de l'eau dans son vin, en larguant un peu son...
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le 7 mai 2020
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- Nous y voilà. Toi, le matin au réveil, devant ta glace, tu dois être heureux, content de ce que tu vois. Que tu sois content, ça me déplaît. Et comme ça me déplaît, je vais prendre sur moi, de m'assurer que tu ne te verra jamais plus dans une glace.
- Je me suis levé content ce matin, je me coucherai content. Quand je t'aurais massacré.
Critique 100% spoiler
L'Ombre blanche est un thriller d'action typique des années 90 que l'on doit au cinéaste John Gray qui met en avant le comédien Steven Seagal dans un registre auquel on est habitué à le voir, mais en y ajoutant de la nuance. Un film d'action mélangeant à petites doses l'humour par la dérision à un thriller sous testostérone dans un registre de chasse au tueur en série efficace, garantissant un suspense palpable de par la tournure des meurtres brutaux qui ne sont pas seulement l'œuvre d'un enragé exalté de la religion. L'intrigue se trouve ainsi transformée en un complot politique où le puissant homme d'affaires Frank Deverell joué par Bob Gunton, en partenariat avec le sardonique grand ponte de la CIA : Mr Smith joué par Brian Cox, profite de l'occasion pour assassiner plusieurs associés par son homme de main en copiant le terrible mode opératoire du tueur en série "le tueur de familles". Un complot sinistre à grande échelle pour le trafic d'armes chimiques impliquant des agents de la CIA corrompus, ainsi que des mercenaires et la mafia russe.
Les scènes d'action sont brutales, explosives et mouvementées avec quelques scènes de combat qui sortent du lot : comme la séquence où les comédiens Steven Seagal et Keenen Ivory Wayans sont encerclés par des gangsters russes et font connaissance avec la carte de crédit à lame de rasoir rétractable de Steven, qui fait un carnage avec celle-ci en tranchant spectaculairement les gorges des assaillants; avec cela, l'affrontement entre le mystérieux tueur et Wayans sous les flammes; de surcroît, l'affrontement final d'une brutalité étonnante, où Steven étanche sa soif de vengeance en donnant une véritable leçon au comédien John M. Jackson. La mise en scène utilisée lors de la résultante de cette confrontation amène un petit plan-séquence intéressant partant du visage ensanglanté de Steven pour terminer sur la crucifixion de l'antagoniste.
Le récit maintient tout du long un rythme tendu qui ne fait pas dans la dentelle pour plus de suspense (on ne s'ennuie pas), mais toujours plus de cliché. L'atmosphère noire et glauque fonctionne bien avec un ton maussade véhiculé par le ton grisonnant des décors, l'inquiétante composition musicale de Trevor Rabin et la représentation macabre du rituel du tueur en série. Le duo d'acteurs est à l'origine des rebondissements amusants : comme le coup des couilles de cerf en poudre, ou encore la sensibilité à fleur de peau de Wayans devant les grands classiques du cinéma qui m'ont bien fait rigoler. Les altercations entre les deux officiers sont à l'origine de quelques punchlines amusantes :
- En fait, il ne m'est rien arrivé de bon depuis qu'on se connaît.
- Si, tu as goûter la bite de cerf en poudre. Et ça, ce n'est pas négligeable.
Steven Seagal fidèle à lui-même incarne le robuste détective Jack Cole, soldat d'élite anciennement surnommé "l'ombre blanche" au passé trouble revenu le hanter avec le meurtre barbare de son ex-femme, devenant ainsi une affaire personnelle pour lui. Une conduite dans la droite lignée de Nico ou Échec et Mort. Néanmoins, le personnage de Steven Seagal fait preuve de beaucoup plus de retenue et de nuance en essayant de réduire au minimum l'utilisation de la violence en tant que bouddhiste (même si), jusqu'à ce qu'arrive la confrontation finale où il se fait plaisir contre Donald Cunningham. John M. Jackson sous les traits de Cunningham fait un bon méchant avec sa gueule assez atypique, vêtue d'un pantalon à bretelles. Jack Cole se retrouve à faire équipe avec le détective de Los Angeles Jim Campbell joué par Keenan Ivory Wayans, qui offre un rôle amusant et courageux qui ne cède pas au cliché du genre en étant performant. Le comédien fonctionne bien avec Seagal lui permettant d'introduire de l'autodérision bienvenue.
CONCLUSION :
L'Ombre blanche est un thriller d'action équilibré quoique cliché sur quelques points, à l'origine d'un duo sympathique entre Steven Seagal et Keenen Ivory Wayans. Le réalisateur John Gray parvient à insuffler à son oeuvre un contraste efficace entre l'ironie et l'action au cours d'une enquête macabre et brutale aux multiples rebondissements. Un agréable divertissement qui va droit à l'essentiel pour plus d'efficacité. Dommage qu'une suite n'est jamais vu le jour, le potentiel est pourtant là.
À voir et à revoir quand l'occasion se présente.
- Tu es marié ?
- C'est ce qui me gonfle chez les nouveaux : la familiarité. J'ai pas envie d'en parler, OK ?
- D'accord. Je n'ai rien dit.
- Merci.
- Alors, tu es marié ?
- Non je ne suis pas marié. Un flic marié, sa femme couche plus avec, ses gosses l'écoutent pas, son chien lui obéit pas.
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Créée
le 23 janv. 2021
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