Le parcours de Gareth Jones, lanceur d'alerte gallois , premier à avoir parlé pour l'avoir vue de ses yeux (sans pourtant être cru) de la famine infligée à L'Ukraine par Staline pour construire son Union Soviétique idéale et moderne ,est le fil conducteur de ce très beau et très douloureux film d'Agneska Holland.
On n'en finit pas de découvrir le poids des mensonges d'Etats, Est et Ouest, des guerres stériles, des vérités étouffées et des peuples sacrifiés sur l'autel de la "Raison d'Etat" ou d'une 'idéologie "plus grande que l'individu"..
Ce film a le mérite de rappeler, non seulement des faits historiques tus, volontairement ignorés, mais de montrer l'engrenage des lâchetés individuelles et collectives des hommes politiques...Cela n'est pas réjouissant certes, mais le simple fait qu'il puisse exister dans ce concert de langues de bois, un homme qui se dresse et parle "seul contre tous" est toutefois encourageant pour une certaine idée de la Conscience Humaine.
Esthétiquement irréprochable, remarquablement interprété, le film peche toutefois par une certaine absence de rythme et de relances tant dramatiques que visuelles, on marche comme le personnage principal, à pas lent dans la neige d'Ukraine et l'Histoire roule et broie cette quête amère de vérité comme ce train puissant et aveugle qui travers le film à plusieurs moments Film utile, film sans concession. Une œuvre.