Critique de L'Ombre de ZZzzzz...
C'est une projection pas comme les autres. D'abord parce que je rencontre la groupie n°1 de Van Cleef pour la 1ère fois, parce que je vais voir un docu au cinéma pour la 1ère fois et qu'ee plus c'est un avant première et t'auras compris que c'est pas le cas tous les jours.
Entourés par le gratin Parisien (pas frais par contre) venu se gausser de sa participation à la culture, Djee et moi on entre dans la salle pour la séance. Avant première oblige, on commence par l'équipe technique qui s'auto-congratule. A un moment j'en viens même à me demander si on ne va pas parler de leurs testicules.
Y'a même un mec qui parle avec un accent germanique tellement prononcé que tu ne peux pas t'empêcher de rire en pensant à la ganache perplexe des gens si il leur proposait un petit tour en train.
Au milieu de ces remerciement moi je n'attend qu'une chose: qu'on remercie le spectateur d'adhérer à la cause.
"Et mon cul c'est du poulet?" aurait demandé la marquise de Pompadour en posant son outil de travail sur une commode Louis XIV parce que Louis XV était encore très jeune.
Le film commence et force est de constater que la réa de Mr Johnson manque un petit peu de souffle mais les organisateurs ont pensé à tout puisque les sièges sont confortables. Puis y'a aussi cette voix off incessante qui me prend la tête, comme si j'étais une de ces pouffes qui confondent Staline et une starlette.
ZZZzzz
A mon réveil tout a changé et arrive à passer outre la voix off et son omniprésence, je commence à gamberger.
Peut on avoir un regard tout à fait objectif sur le boulot de tonton Joseph en vivant plus ou moins confortablement en France? Ou alors les Russes sont des cons qui n'y comprennent rien à la démocratie? Est ce que ce docu est la démarche d'un gamin trop gâté qui tient à dire que son papa à lui c'est le meilleur alors que celui des Russes est juste un salopard?
Parce que quand je pense à la relation qu'entretiennent les Russes avec Staline je pense à celle que j'ai avec mon papa.
Enfance: on te promet une protection solide et un avenir grandiose.
Adolescence: cette protection tu n'en veux plus et l'avenir qui t'es promis ne te convient plus. "Fous la toi au c**"
Adulte: tu te dis que ton papa n'était peut être pas le meilleur des papas mais au moins ce que tu as c'est un peu grâce à lui.
C'est marrant de digresser comme ça. Et ça contraste pas mal avec les balises de la pensée unique que le film essaiment tout du long. Mais c'est bien l'énorme travail fourni par les documentalistes et visible à l'écran qui me permet de relativiser. (le Colorado m'a fait constater que j'étais un peu sévère au niveau de mes notes)
Donc relativisons: note avant le buffet de fin de projection => 5/10
note après le buffet de fin de projection => 7/10
Merci d'avoir participé Thomas Johnson, votre film et vous-même repartez avec une moyenne de 6/10.
PS: Pour un peu te dégouter Djee, je suis arrivé au boulot à 11h ce matin et ça n'a dérangé personne.