Terreur dans la Savane.

Vendu à sa sortie comme un simple ersatz des "Dents de la mer", où des lions remplaceraient le célèbre squale, "L'ombre et la proie", du sympathique Stephen Hopkins (responsable du solide "Predator 2"), joue effectivement dans les plates bandes du classique de Spielberg mais est avant tout basé sur un fait réel étant survenu dans l'Afrique colonialiste du 19ème siècle.

Si le film de Hopkins prend bien entendu ses distances avec les faits (Hollywood reste Hollywood), il offre cependant un spectacle à l'ancienne tout à fait divertissant et agréable à suivre, une chevauchée sauvage au coeur des fantômes de la Savane, Hopkins et ses scénaristes abordant leurs fauves comme de véritables créatures mythologiques.

Le manque évident de véritable ampleur et un script prévisible sont du coup compensés par un premier degré honnête et rafraîchissant, par un casting séduisant (Val Kilmer, surtout, Michael Douglas ayant tendance à cabotiner) et surtout par une facture technique impeccable, qu'il s'agisse de la superbe photographie de Vilmos Zsigmond, de la mise en scène soignée de Stephen Hopkins ou des attaques de lions, flippantes et spectaculaires.

Loin d'être aussi catastrophique que ne le laisse supposer sa réputation, "L'ombre et la proie" est un honnête film d'aventure comme il n'en existe quasiment plus, certes perfectible et loin de l'âge d'or d'Hollywood mais qui remplit pleinement son contrat, le tout orchestré par la partition tribale de Jerry Goldsmith.