L'Orchidée Rouge par Alligator
avr 2011:
Dans le coffret des adaptations d'Edgar Wallace, je pioche ce coup-ci un film moins baroque que les précédents que j'ai pu voir. La réalisation de Helmut Ashley est effectivement et réellement plus scolaire ; elle évite soigneusement de prendre le moindre risque dans sa mise en scène. Aussi, si l'on suit l'enquête avec patience, au fur et à mesure que le film se passe on constate qu'il faut se résigner à une sorte de sage ennui, pas trop violent, mais bel et bien là.
Dans les autres adaptations que j'ai vus des œuvres de Wallace, il y avait au moins quelques idées scéniques intéressantes, des trucs astucieux qui dénotaient une certaine agitation du bocal, des séquences plus ou moins emballantes, ici, point du tout. On notera peut-être, avec une aimable mansuétude, deux ou trois plans, très brefs, statiques, de morts violentes disons filmées avec un brin de sensationnalisme mais sinon c'est bien trop banal pour éveiller une grande attention.
Cela fait maintenant 4 ou 6 jours que j'ai vu le film et déjà ne me souviens plus de trop grand chose. Je me rappelle le beau visage de Marisa Mell, la présence pas assez féline d'un Klaus Kinski sous-exploité, un autre raté du metteur en scène.
L'énigme plutôt alambiquée sur le papier n'est pourtant pas compliquée à dépiauter. L'assassin mystère est assez mal camouflé. On n'a même pas droit à ce petit supplément de friandise à se mettre sous la dent. Non, vraiment, c'est le pire "Wallace" que j'ai vu jusqu'à maintenant.
En plus, il faut une nouvelle fois se farcir Eddi Arent qui devient de plus en plus insupportable. Certes, il en fait un peu moins mais son numéro n'est toujours pas drôle. Quant à Adrian Hoven, censé être le héros du film au côté de Christopher Lee on l'oublie très vite, son jeu et son physique étant si vides que j'aurais peine à le décrire.
Malgré tous ces griefs criants, le film se suit sans trop de malaise pourtant. L'élève est sage, soutient son exposé scrupuleusement. On aimerait qu'il dépasse l'exigence scolaire et apporte un supplément d'âme, prenne des risques, raconte une histoire avec du relief, de la passion, une envergure qui semble désespérément inapprochable.