Duncan Jax est de retour car un nouveau danger plane sur le monde libre. Point de cosplayeurs des Maitres de l'univers cette fois, non, la menace est désormais plus crédible : des nazis d'Amérique du Sud qui ont pour projets la résurrection du Furher et la domination planétaire grâce à leurs investissements dans la technologie laser. Non pas dans l'intention de dessiner des swastikas dans le ciel mais bien pour faire exploser des villes ou "des pays comme Israël ou l'Afrique" (sic) on sait pas trop comment mais mouhahahahaha quand même ! Faut voir nos joyeux übermensch gambader dans leur camp de vacances ensoleillé tandis que les hauts-parleurs déclament les activités du jour, par exemple la diffusion ce soir du documentaire La solution finale pour Israël (encore ! Mais c’est une obsession ou quoi ?). On attend l'aquapogrom ou le blitz bingo. En haut-lieu, les GO font dans le méchant cruel et ricanant de sa propre malfaisance. Avec des gros accents germaniques.


Suite dans la discontinuité de Unmasking the Idol, Duncan Jax abandonne son trip ninja pour se consacrer pleinement au film d'espionnage. Le bogoss au regard de psychopathe qui te traverse le crâne consulte Sato, son Q à lui, pour se fournir en gadgets débiles (un stylo briquet sarbacane à explosifs), avant de partir en mission avec sa nouvelle coéquipière d'Interpol, Tiphany Youngblood (!). Cela n'empêche pas L'Ordre de l'aigle noir de partir en cacahouète en plein milieu de l'intrigue alors que le réalisateur semble vouloir désormais tourner un western : nos héros, acoquinés avec une équipe de baroudeurs bigarrés des plus nanars (y'a une loubard post-apo, un pirate, un cow-boy, un motard qui casse tout avec sa tête, et surtout, le meilleur concept ever : Super Débrouillard, un mec... super débrouillard !), se font agresser lors d'une réunion saloon par une bande de supposés mexicains (ils qualifient avec insistance leurs victimes de "gringossssses !"). Mythique séquence totalement gratuite et inutile de défouraillage à grosse pétoire sur la place du village.


Une fois son désir de farwest assouvi, Worth Keeter en revient à sa colo de nazis. Après avoir minablement échoué une tentative d'infiltration des hauts dignitaires locaux, la fine équipe se rabat sur les bonnes vieilles méthodes : l'attaque nocturne du camp ennemi. A l'écran, un carnage de figurants désarmés qui courent partout comme des poulets sans tête sur fond d'explosions démultipliées à l'infini de matériel de camping. Au milieu de cette agitation, une brève séquence super cringe d'écrasage de tronche au quad d'un authentique figurant (long débat parmi les spectateurs pour savoir s'il s'agissait d'un mannequin en mousse super réaliste ou d'un snuff... avant de trouver sur youtube une interview du cascadeur !). C'est aussi le grand moment de Boon (mais si, le "singe-babouin très très très intelligent" que nous promet la jaquette VHS et qui une fois dans les bras de son ami Duncan ressemble à un Tatayet fisté), qui s'était jusqu'à présent contenter de faire des bras d'honneur et des bruits de pet avec sa langue : il peut enfin prendre possession d'un char d'assaut et devenir le premier criminel de guerre simiesque.


L'Ordre de l'aigle noir est peut-être un léger cran en dessous de son prédécesseur mais il reste un spectacle nanar des plus recommandables, bien rempli en séquences débiles (faut voir la décongélation d'Hitler !) et qui, malgré tout le 2nd degré qu'il pourrait paraitre avoir sur le papier, est réalisé avec un sérieux certain qui lui confère toute sa gourmandise.

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le 11 sept. 2020

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