« Notre plus grande gloire n'est point de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons ». Une citation signée Confucius, peinture parfaite de la volonté de fer du principal protagoniste: Un jeune homme déterminé, malgré les difficultés, à triompher du kung-fu.

Au XVIII ème siècle, la dynastie Quing cherche à asseoir son pouvoir sur la ville de Canton. Les "barbares" mandchous occupent alors la citée et persécutent la population locale. Liu Yu-Te, fils de poissonnier, prend alors conscience que les cantonais ne sont plus maîtres chez eux. Or, « sous le toit qui n'est pas tient, baisser la tête il faut bien ». Le jeune homme, vif comme la poudre, se refuse à subir la vie de soumission qui lui est promise, il décide alors de s'engager dans la résistance aux côtés de son professeur et de quelques camarades de classe. Malgré une volonté inébranlable, les compagnons ne tardent pas à se faire remarquer par l'occupant qui les massacre sans vergogne. Contraint à la fuite, Liu Yu-Te prend le chemin du monastère de Shaolin afin d'y apprendre les arts-martiaux. Les intentions du jeune moine sont claires, il veut étendre le savoir de Shaolin au peuple afin que les opprimés puissent enfin répondre aux oppresseurs. La tâche de l'ancien étudiant semble ardue, il doit d'abord emprunter la voie intransigeante du kung-fu mais également faire face au conservatisme des moines supérieurs décidés à demeurer dans un isolement millénaire.

Liu Yu-Te, devenu le moine San Te, doit donc affronter les 35 chambre du monastère de Shaolin afin d'apprendre puis de perfectionner sa maîtrise des arts martiaux. Le protagoniste s'adonne donc à diverses épreuves visant à renforcer corps et esprit. La majeure partie du film se concentre ainsi sur l'apprentissage des arts du combat par San Te. L'oeuvre dépeint alors un jeune homme plein de volonté, déterminé à outrepasser ses souffrances physiques pour le bien du peuple. S'il est agréable de voir le jeune moine s'abreuver de connaissances on pourra pourtant regretter une douleur insuffisamment ou trop grossièrement mise en scène (faute en partie à un jeu d'acteur bancal). Il peut aussi être regretté le manque d'interaction du héros avec son environnement. De la même manière, les épreuves opposées à San Te se juxtaposent sans qu'aucune ne soit véritablement approfondie, laissant au spectateur une légère impression de survol. Une chose est indéniable néanmoins, les combats sont de haute qualité. L'action est rapide, fluide et d'une limpidité exemplaire, à des lieues de ce que pouvait offrir le cinéma occidental de l'époque. Toutefois, on pourra toujours regretter le côté "cheap" des bruitages et l'aspect "jouet" des armes blanches. Ces défauts étaient récurent dans les films hongkongais d'époque mais, je crois, ne sauraient être exclusivement mis sur le compte du temps.

On relèvera également la regrettable promptitude avec laquelle le scénariste s'est débarrassé de certains sujets centraux du long métrage: La (non-)vengeance de Liu Yu-Te sur les oppresseurs mandchous, le soulèvement de Canton, l'aveuglement du monastère face aux malheurs du monde et surtout, la création de la chambre laïque de Shaolin... Ces intrigues posées dans la première partie du film sont pourtant balayées d'un simple revers de main ce qui à de quoi laisser le spectateur pantois... Le goût de l'inachevé et du bâclé est d'une amertume rare surtout quand les thèmes abordés s'avèrent si prometteurs.

Une mise en scène décevante, un jeu d'acteur bancal et un scénario qui, sans être mauvais, ne peut qu'inspirer la déception... Que reste-t-il donc à la 36ème chambre de Shaolin ? Une ambiance et beaucoup de charme sans doute mais également des combats aux chorégraphies de très bonnes factures: Rapides, belles et surtout limpides.
Yuzhan
7
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le 3 mars 2013

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