Adapté du roman young adult du même nom, la cinquième vague fait partie d'une mouvance un peu moins violente et beaucoup plus subtile du genre. A la manière de la série Divergente que je trouve tout aussi bien conçue. Cette fois, Cassy Sullivan,une adolescente, va se retrouver face à un ennemi agissant mais plutôt invisible qu'on affuble du nom des Autres. Après une série de quatre vagues (phases d'exterminations extra-terrestres "à première vue"), où elle perd des membres de sa famille, elle garde un but ultime: retrouver son petit frère Sam et le sauver des griffes d'un système apparemment bienveillant. Le pitch paraît convenu mais le film, reprenant la plume habile de l'écrivain, distille une atmosphère d'incertitudes, de paranoïa qui finit par révéler la base pas trés joli d'un édifice pervers (l'extermination insidieuse mais radicale de l'espèce humaine par des membres bien particuliers la constituant). C'est bien foutu, juste en utilisant peu d'effets spéciaux, en montrer le moins possible pour emporter le morceau et ça fonctionne. La fraîcheur et la conviction de Chloë Grace Moretz est aussi déterminante dans l'interprétation comme le fut Shailene Woodley pour Divergente. Même si ce genre de film est calibré et codifié, cela n'empêche pas aux spectateurs de se prendre au jeu sans regarder sa montre et se demander quand cette ânerie va finir. On se rend compte aussi que des films comme Independance Day ont vraiment vieilli et révèlent leur manque de consistance face à des films comme la cinquième vague. C'est plutôt bon signe également qu' à l'époque du numérique de voir que des histoires plutôt émotionnelles et psychologiques ont encore droit au chapitre. J'attends la deuxième adaptation et la verrai avec curiosité pour voir si elle confirme tout le bien que le premier volet nous a déjà proposé.