Le général Bwakjtilah, commandant suprême de l'armée d'invasion des planètes entre dans le poste de pilotage. Son fidèle second, le scientifique John Glyüff, le seconde.
Bwakjtilah :
Où en sommes-nous ?
Glyüff :
La phase finale de notre plan est en place, mon Général : le Colonel Lee F. Schreiber a endoctriné les plus jeunes recrues pour qu'ils nous débarrassent eux-mêmes des derniers humains...
Bwakjtilah :
On n'a pas déjà essayé cette approche ?.. Et totalement échoué ?
Glyüff :
Be... Je... mmh...
Bwakjtilah :
Ne faites pas l'amnésique, Glyüff. C'était il n'y a pas si longtemps, contre Taumcru Ze.
Glyüff :
Ah ! Euh, oui sans doute... Mais notez que cette fois il n'est pas là !
Bwakjtilah :
N'empêche. Avec notre supériorité technologique plus qu'évidente, pourquoi se casser le cul à débusquer les derniers survivants un par un ?
Glyüff (penaud) :
On... On n'a plus de budget.
Bwakjtilah :
Comment !?
Glyüff :
Hé bien les premières vagues nous ont couté les huit yeux de la tête. On a tout claqué en un quart d'heure. C'était vachement impressionnant, cela dit. Si on devait résumer notre intervention en un petit film promotionnel de deux minutes, on ne manquerait pas de piocher là dedans !
Bwakjtilah :
Mais vous nagez en plein délire mon pauvre ami ! Combien il nous reste ? Faites voir le registre...
Glyüff lui tend le registre budgétaire, à contre-cœur.
Bwakjtilah :
Ouate Ze Phoque ! Il nous reste qu'une poignée de queues de radis pour coloniser !! A ce compte là on est bons pour se balader dans les bois pendant des semaines, avec de vieilles pétoires antédiluviennes fabriquées par les humains !
Glyüff :
C'est pour cette raison que mon plan d'endoctriner les jeunes humains est le meilleur !
Sur ces mots, le colonel Lee F. Schreiber entre en courant, couvert de sueur.
Schreiber :
Votre plan c'est de la merde !
Glyüff :
Quoi ? Comment ça !?
Schreiber :
Une escouade de jeunes humains, pourtant promis à une mort certaine lors d'une mission d'extermination, s'est rebellée !
Bwakjtilah (toise Glyüff, assez méchamment) :
Tiens ça me rappelle quelque chose...
Glyüff :
Eh bien écrasez-les ! Une escouade, ne peut rien face à une armée !
Schreiber :
Détrompez-vous. Un de nos agents dormants s'est laissé séduire par une autochtone en prenant des bains torse nu dans la rivière. Il l'a aidé à infiltrer sans peine le centre de commandes, elle a éclaté la tête de ma copine Mar Iabello dans une vitre, et fait sauter tout le complexe...
Glyüff :
Quoi ?! Mais ce que vous racontez n'a aucun sens !
Bwakjtilah :
Pourquoi on avait des agents dormants pour commencer ?
Glyüff :
Pourquoi la fille elle prenait jamais de bains dans la rivière, elle ? Elle est crade ou quoi ?
Bwakjtilah :
Pourquoi on la voulait cette planète au juste ? Si on avait besoin d'hôtes pour leur parasiter la tête, on n'aurait pas mieux fait de les rassembler plutôt que de les tuer ? Ou alors ça aussi c'était pour faire semblant ?
Schreiber :
Pourquoi j'ai pas collé une balle dans la tête à l'humain qui justement me tenait tête ?
Glyüff :
Pourquoi on n'apprend jamais de nos erreurs du passé ?
Un silence. Nos trois compères sont à cours de "Pourquoi ?".
Bwakjtilah :
On a assez de budget pour repartir, au moins ?
Glyüff :
Même pas...
Bwakjtilah :
Putain.