Il aurait fallu être un sacré tocard pour rater un documentaire sur un tel sujet, mais comme Herzog n'est pas un tocard il s'agit d'un très bon film.
L'utilisation d'enfants comme soldats ne représente que le dernier tiers du film. Ce qui aura précédé n'est là que pour nous faire douter de notre morale et de ce qui est juste ou non.
Les horreurs vécues par les Indiens sont retranscrites avec justesse et froideur. Il n'y a pas de fioritures, juste nous devant le récit de la guerre. La camera d'Herzog se focalise sur celui qui raconte : ses expressions, ses gestes, son intonation.
La traduction orale instantanée en Allemand marche terriblement bien : par nos oreilles, nous entendons froidement le récit, avec nos yeux, nous voyons le désespoir, la rage, l'émotion des victimes.
Imprégnés de leurs récits, nous voilà tiraillés entre la compréhension du désir de vengeance de ses Indiens, et le dégoût de voir des gamins utilisés comme chair à canon.
Les enfants aussi, disent souhaiter se venger mais ils sont bien trop jeunes pour porter l'arme et l'uniforme. A rajouter, le discours des instructeurs, trouvant idéal l'utilisation d'enfant car plus facile de leur laver le cerveau.
Les deux extrémités du film sont des scènes de chant, caméra fixe sur l'enfant, tout amusé, qui chante une chanson d'amour.
La guerre c'est sale