On pourrait être surpris du titre du film. Car les enfants soldats ne prennent que les 15 dernières minutes de ce film de ce film de 45 min. Pourtant ces 30 mins de préparation en expliquant un tout petit peu l'état du Nicaragua en précisant qu'avant les sandinistes il y avait le régime de Somoza. Mais que après la révolution sandiniste au final rien n'a changé pour les tribus Misquitos vivant dans le pays. Alors juste après les avoir aider ils décident maintenant de ce battre contre eux car ceci pillent et détruisent les villages, tuent les habitants (femmes et enfants compris) et prennent des enfants pour les enrôler dans l'armée.
Ces 30 min servent alors à questionner ce que l'on va voir après. Avoir les explications d'un survivant d'une attaques sandiniste sur son village où tout le monde à été tué, où il explique comment ils ont brûlés les maisons, fusiller voir même bombarder les villageois et ont dû fuir dans la rivières vers le Honduras en terminant ses explications pleines de rage et de colère dans un léger sanglot les mains sur le visage.
Avoir une femme qui expliquent que les sandiniste ont tout volé, la nourriture, les vêtements, sa machine à couture et qu'il ne reste maintenant plus rien dans sa maison.
Plusieurs fois des mères expliquant avoir vu leurs enfants être fusillés devant eux ou au loin pendant qu'ils fuyaient les balles.
La scène la plus terrible étant sûrement cette enfant soldat qui explique que les sandinistes ont tués ses deux frères de 2 et 6 ans respectivement. Puis quand on lui demande de raconter ce qu'il a vu il reste mutique ne disant que de longues secondes après "ils les ont tués pour le plaisir".
Et après ça, après avoir les explications des horreurs qu'ils ont vécus on nous montre les enfants soldats. Et pour moi cela est une vrai force du film, car il te met dans un flou moral très perturbant. Il ne dit à aucun moment que cela est bien, le journaliste français racontant qu'il a vécu ça dans sa jeunesse durant la seconde guerre mondiale. Que même 40 ans après ces enrôlements, ce lavage de cerveau continue encore. Mais quand l'on entend les atrocités vécus, quand ces enfants nous explique que quasiment toutes leurs familles est mort à cause d'eux. On ne peut pas prendre partit pour un parti ou un autre. On est dans l'absurdité de la guerre total où certains profitent de la souffrance de ces gens pour leurs intérêt ou leurs politiques (les entraineurs de ces enfants soldats étant d'anciens partisans de Somoza).
Et puis il y a deux scènes, deux scènes greffés dans ce film que seul Herzog aurait put faire. La scène d'intro où cet enfant chante une musique d'amour perdu. Lui rappelant visiblement quelqu'un (sûrement sa mère). Et après la chanson éteint le magnétophone et regarde la caméra et sourit. Presque comme si il voulait montrer ses talents de chants mais sans s'en rendre compte en dit bien plus sur sa situation.
L'autre étant encore une scène musicale où dans un camp de fortune que les Misquitos on fait. Il y a un vieil homme qui chante, on a pas de traduction, on ne sait pas ce qui est dit (Herzog nous explique juste qu'il s'agit d'un chanson d'amour, encore une fois). On passe alors avec cette chanson gaie sur les visages des enfants dans un plan très markerien où ceci regarde la caméra.
Deux scène belles, douces qui à elle seule résume la condition de ces enfants, meurtris par la guerre, dévastés par des pertes qu'ils ne devraient pas vivre à un âge.
Avec ce film Herzog film avec force, émotions et poésie les horreurs et traumatismes de la guerre.
Avec en plus de ça une petite pique sur ses communistes qui trucident ses hommes et femmes, avec comme soit disant excuse les nécessitées de la guerre (quand on entend ce qui est dit dans le film des fois on cherche la nécessitée) alors que ces mêmes villageois ont réussi à construire presque une idylle du communisme où la nourriture et les contributions de chacun sont partagées équitablement. Situation tristement ironique.