Le film raconte l'histoire de la Fraction armée rouge, une milice rebelle menée entre autre grâce à Andreas Baader, qui lutte contre contre l'impérialisme américain et à l'aide violents attentats, de hauts dignitaires allemands qui cachent leur passé nazi.
A travers ce projet un peu fou, c'est l'ultime projet d'envergure du producteur Bernd Eichinger qui se dessine. Tout comme La chute, produit quelques années plus tôt, il veut parler du passé sombre de l'Allemagne, de l'Ouest en l'occurrence une décennie 70's loin d'être glamour et qui a plongé le pays dans la terreur. D'où un parallèle avec un autre pays qui a vécu la même époque dans la douleur avec l'Italie et les années de plomb...
Du point de vue cinématographique, je pourrais dire que c'est un équivalent au diptyque Mesrine, à savoir que le portrait d'assassins, qui se battent pour une cause qui leur parait juste, avec des scènes d'action assez impressionnantes, mais qui, sans les glorifier, les mettent clairement en position de héros, avec des guillemets. En tout cas, même si je manque personnellement de clés sur la RFA des années 1970, ça ne m'empêche pas de suivre avec plaisir cette fresque de 2h30, portée par d'excellents comédiens, on croise même Bruno Ganz, à l'image travaillée pour lui donner une patine d'époque, et une très bonne bande sonore, qui finit d'ailleurs par du Bob Dylan.
En tout cas, les plaies de l'Allemagne donnent souvent lieu à de bons sujets, dans la noirceur, et La bande à Baader en fait clairement partie.