En voilà une oeuvre forte intéressante où Philippe Fourastié retrace les faits de la bande à Bonnot (composée d'idéalistes et criminels du début du XXème siècle, plus de renseignements dans cette détaillée et passionnante page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Bonnot).
Tourné dans le contexte de Mai 1968, La Bande à Bonnot met en scène cette troupe d'idéaliste/anarchiste souhaitant la révolte mais tombant dans la criminalité. Centré autour de Jules Bonnot, mais surtout de Raymond Callemin dit Raymond la science, il semble que Philippe Fourastié s'intéresse bien plus à l'idéologie de ces gens-là plutôt qu'à leurs actes criminels, montrant leur vision du monde et selon eux l'importance d'une révolution, bien qu'il soit régulièrement caché dû à la traque de la police.
Alors, l'oeuvre n'est pas exempte de tout reproche, bien au contraire même, notamment dans la mise en scène de Fourastié qui manque clairement d'idées et d'inspirations, se contentant de filmer, parfois mollement et sans ampleur, les faits et discussions de cette bande. Idem du point de vue idéologique où il n'apporte guère de réflexion si ce n'est une certaine idéalisation de cette bande qui va se retrouver à tomber dans la criminalité, mais sans réelle nuance, ce qui est dommage car les personnages, tout comme la traque, restent assez intéressants tandis que le sujet est passionnant mais difficile à traiter.
Néanmoins, La Bande à Bonnot reste intéressant et ce à plusieurs points de vue, notamment vis-à-vis du contexte de l'époque qui est plutôt bien retranscrit, tant dans la façon de vivre que dans la minutieuse et belle reconstitution. Le film vaut aussi pour ses acteurs qui arrivent à transcender les personnages, notamment Jacques Brel en anarchiste haut en couleur et prêt à tout pour défendre ses idées et surtout Bruno Cremer en Jules Bonnot, plus posé que ce dernier mais aussi quelques seconds rôles comme Annie Girardot.
Si La Bande à Bonnot ne marque pas forcément les esprits comme il aurait pu le faire, notamment dû à une mise en scène qui n'est pas à la hauteur, il n'en reste pas moins intéressant, que ce soit vis-à-vis du contexte de l'époque ou de ses acteurs.