Souhaitant visiblement prendre ses distances avec la sur-stylisation de son "Poulet aux prunes", Marjane Satrapi délaisse momentanément son complice Vincent Parronaud pour une petite aventure en solo, filmée avec peu de moyens et un casting restreint dans un style très épuré.
Prises de vue à l'arrache, captation du son absolument merdique et scénario à la limite de l'improvisation, "La bande des Jotas" jure effectivement avec le précédent essai de Marjane Satrapi. Un parti-pris que l'on peut comprendre aisément, mais qui, il faut bien l'avouer, ne mène qu'à du vide.
Sans être foncièrement désagréable, grâce notamment à un sens de l'absurde toujours présent, "La bande des Jotas" ressemble au final à un court-métrage étudiant que l'on aurait étiré sur une heure et quart. Marjane et ses amis semble s'amuser, tant mieux, mais ce n'est pas toujours le cas du spectateur, laissé la majorité du temps sur le bord de la route, tentant vainement de comprendre quoi que ce soit à ce délire entre potes.
Une sorte de récréation pour Marjane Satrapi, qui, je l'espère, lui aura redonné un peu de peps pour son prochain film, "The voices", qui s'annonce délicieusement barré.