La Banquière est un drame satirique réalisé par Francis Girod, coécrit par Georges Conchon sur une musique composée par Ennio Morricone... qui met en scéne une superbe Romy Schneider laquelle interprète Emma Eckhert (personnage inspirée de Marthe Hanau) une aventurière bisexuelle qui pour mari Moïse Nathanson (joué par Jacques Fabbri), un ami de la famille plus âgé qu'elle qui la protège... pour maitresse Camille Sowcroft (jouée par Noëlle Châtelet), la fille d'un bijoutier, qui l'aide à s'enrichir en lui avançant de l'argent qu'Emma fait rapidement fructifier par d'astucieuses opérations boursières.... et pour amant Rémy Lecoudray (joué par Daniel Mesguich) un homme politique opportuniste marié a Colette (jouée par Marie-France Pisier) une femme fidèle et loyale en amitiés... Devenue l'une des banquières les plus appréciées de Paris... l’étrangère et la Femme Emma Eckhert gêne beaucoup de monde aussi bien les banquiers dont le très puissant Horace Vannister (joué par un superbe Jean-Louis Trintignant) que les politiciens (représentés par le ministre de la Justice (joué par François-Régis Bastide) et le Président du Conseil, Raymond Préfaille (joué par Yves Brainville)... Ainsi que divers gagne petit comme le maitre chanteur Duvernet (joué par Jean Carmet) et le petit juge aigri Largué (joué par Claude Brasseur)... A noter que le casting se complète aussi par Jean-Claude Brialy qui joue Paul Cisterne (l'ami (avocat) et protecteur de la Banquière)... Daniel Auteuil qui joue le fourbe et fidèle Duclaux (l'homme de l'ombre du Banquier Vannister)... et Thierry Lhermitte qui joue Devoluy (un ami de la Banquière)...
De Marthe Hanau surnommée « la banquière des années folles », triste héroïne des années 20 qui a inspiré le scénario (construit autour de la grande Romy Schneider) on ne retiendra pour la façade que l'expression d'un féminisme militant avant la lettre et pour le fond que le symbole d'une république (la 3éme... qui pourrait être aussi celle d’aujourd’hui) en pleine déconfiture...
Scandales financiers, marchandages politiques, compromissions de toutes sortes, chantage et corruption marquèrent ces années dites folles qui conduisirent la France au front populaire d'abord, au désastre de la seconde guerre mondiale ensuite (grace aux parties extrémiste par ailleurs... aussi bien de gauche que de droite)...
Le principal intérêt du film de Francis Girod c'est de nous avoir (très bien) restitué les coulisses des magouilles politico-financières et fait sentir tous les parfums de scandale de cette periode trouble (qui ressemble de plus en plus a la notre... comme quoi l'histoire se répète)... à travers une splendide reconstitution (le directeur artistique est : Jean-Jacques Caziot et le créateur de costumes : Jacques Fonteray...) et quelques répliques bien senties... le tout interprétés par d'excellents acteurs (mention très spéciale pour la grande Romy et surtout Jean-Louis Trintignant très antipathique avec son homme de l'ombre)... Enfin bref, le très inégal Francis Girod (Le Trio infernal pour le très bon... René la Canne pour réellement le moins bon) signe son meilleur film.