Le cinéma a exploré plusieurs fois les combats qui opposèrent en 1942 les troupes anglaises à l'Afrika Korp de Rommel en Afrique du Nord lors de la Seconde guerre mondiale, tels le Renard du désert, les Rats du désert, Tobrouk, les Enfants de choeur ou encore Un taxi pour Tobrouk et le Désert de la peur... et cette Bataille d'El Alamein s'inscrit dans cette catégorie sans honte, car malgré son faible budget (comme la plupart des films de guerre italiens), la reconstitution historique des faits est relativement correcte, bien que conventionnelle et sans génie.
La réputation des armées italiennes fut si désastreuse pendant cette guerre, que ce film est en quelque sorte une forme de réhabilitation en donnant un beau rôle aux soldats italiens, mais en présentant toutefois l'ennemi anglais comme un adversaire loyal. On sait que Rommel était anti-nazi, mais ici, les Allemands sont tenus responsables de la tragédie qui mena de nombreux Italiens au sacrifice lors de l'offensive de Montgomery en octobre 42. Le conflit est résumé comme une sorte de bras de fer entre Montgomery et Rommel, même s'ils apparaissent peu à l'écran. A ce titre, on peut avoir du mal à accepter Robert Hossein dans le rôle de Rommel, même s'il est bon, mais je crois qu'un acteur allemand aurait été plus judicieux ; Michael Rennie quant à lui est parfait en Montgomery.
Le réalisateur, ayant touché à tous les genres du cinéma bis italien, mais plus à l'aise dans le western, semble mettre l'accent sur l'absurdité cruelle de la guerre, en montrant le courage et le sens du devoir des soldats quels qu'ils soient, pris dans l'étau de la guerre, et en traçant des caractères représentatifs, il n'y exalte pas le fascisme mais simplement il veut que justice soit rendue à ceux qui sont morts courageusement, ça parait honnête, et on ne peut pas lui demander plus, le film restant un des rares bons films de guerre italiens.