John Ford, c’est déjà un nom que l’on reconnaît pour une filmographie bien fournie. « Trois sublimes canailles », « Le Mouchard », « Je n'ai pas tué Lincoln » et « Les Raisins de la colère » ne constituent qu’une partie de son potentiel créatif. Mais le drame de Pearl Harbor, où il était malheureusement convié l’a poussé à renforcer l’utilité de son art et son influence afin de sensibilité le peuple Américain. Une guerre ne se gagne pas seulement avec des héros, ce sont avant tout des hommes et des hommes unis. Il cherche à regrouper les esprits par le biais de la Field Photographic Branch, sous sa supervision. La propagande est lancée et un nouvel épisode se dessine.
L’Axe est dans une position confortable à l’heure où le Pacifique reste un territoire stratégiquement exploitable, car l’ennemi est bien japonais et il avance prudemment et intelligemment pour faire sombrer le géant Américain. Outre l’arrogance d’une nation qui admet ses maladresses, il faut reconnaître un travail simple et efficace de la part de Ford, qui n’expose que l’essentiel dans le but d’intensifier la flamme du combat et de la revanche. Il aborde les îles Midway avec un humour qui touchent aux volatiles de cette maigre terre, constituant toutefois un enjeu tactique pur et dur. À la fois poste de reconnaissance, de ravitaillement et de confort pour ses occupants, le réalisateur parvient à capturer la rage qui s’est abattue sur ces plages, comme sur les différents corps militaires, impliqués dans la plus grande bataille aéronavale de cette guerre.
C’est avant tout une victoire, qu’on glorifie par le courage, la témérité et l’ingéniosité de l’armée. « La Bataille de Midway » est un documentaire de prestige, dans un cadre bestial. Ford y laisse même une cicatrice, due à un éclat d’obus. Cela ne l’empêche pas de trouver les mots juste pour évoquer le patriotisme et l’empathie pour ce fameux « voisin » qui pourrait être le nôtre et qui met sa vie en jeu pour la première victoire contre la marine de Yamamoto.