J’ai adoré ce film ! Tout simplement : il pue le vrai ! Ces cris de gamins incessants au début (et oui, c’est bien ça la vraie parentalité), les cris des adultes (ces grands enfants qui ont pourtant déjà engendré). J’ai envie de demander quelle scène ne sent pas le vrai, on dirait un documentaire et pour cause ! Justine Triet a eu l’audace de filmer une partie de son long métrage pendant l’après-midi du second tour des présidentielles 2012, interrogeant au passage des vrais militants pensant sûrement répondre à iTélé !! Cela donne quelques passages savoureux pour qui aime rire de militants écervelés (militant venant du latin soldat, celui qui applique les ordres d’un chef sans poser de question…). Mais surtout une atmosphère qui sent le vrai. La Bataille de Solférino, c’est la lutte d’un père pour voir ses enfants, et d’une mère pour les protéger de leur père. Mais aussi, une lutte du même père se battant pour protéger ses enfants amenés irraisonnablement par leur mère rue Solférino où la foule soutient Hollande, les mettant en danger au travers de dizaines de milliers de personnes. Ce film est un drame, la mère et le père sont séparés, perdus, et irresponsables au même niveau, les torts sont partagés. C’est pour moi ce qui donne un intérêt pour ce film : les deux parents sont fautifs, pas seulement le père ou la mère, ce qui aurait été simple à écrire.
Les acteurs sont excellents, toujours Vincent Maccaigne qui montre qu’il est d’un naturel monstre. Bon sang, la discussion entre Vincent et le nouveau petit ami, ce que ça sent vrai. Les postures, les silences, les sensations, le vrai, on a l’impression d’être eux, les deux. On comprends tous les points de vues, on a presque envie d’aider, de faire la médiation. Puis la fin, dans le resto asiatique, on dirait soi avec son pote bourré à poser des question débiles comme pour invité à cause perdue à entrer dans un délire abscons. J’adore. N’hésitez pas ! Si vous n’aimez pas la politique, ça n’en parle même pas !! Ce n'est qu'un morceau de vrai dans un monde d'apparence.