Guzman a ici documenté avec force l'un des évènements les plus importants de l'histoire moderne du Chili : l'organisation d'un coup d'Etat soutenu par les Etats-Unis face à l'élection d'un président marxiste, Salvador Allende.
Ce dernier nationalise les banques et les entreprises, notamment celles du secteur minier, dont 80% du cuivre mondial est extrait. Nixon est furieux, débloque des dizaines de millions de dollars pour la CIA. Les partis de droite et les médias recevront d'importantes subventions de l'état américain. Pénurie artificielle, arrêts des exportations de pièces détachées, incitations à la grève en doublant le salaire des grévistes, manifestations, perquisitions par l'armée, tous les moyens sont bons afin de pousser le président marxiste à la porte.
Mais les travailleurs continuent de se rendre dans les usines, malgré les grèves de transports et les pénuries alimentaires. Paroxysme de la mascarade : la grève des patrons. Les ouvriers feront sans et s'organisent en cordons industriels, en groupes communaux autonomes.
La droite chilienne et les Etats-unis n'ont plus qu'un moyen afin de dégager Allende : le putsch militaire. Le siège de la présidence, où se trouve Allende, est bombardé. Pinochet et les dirigeants de l'armée prennent le pouvoir, et plongent le Chili dans la dictature pendant 16 ans.