La Baule-les-Pins croise deux points de vue sur le divorce, celui de l’adulte et celui de l’enfant, pour mieux composer une œuvre fiévreuse sur le désir et l’initiation sexuelle qui se rejoue à l’identique, comme captée dans un miroir, de la mère à la fille. Le fait d’avoir accès au journal intime qu’écrit Frédérique, sous la forme d’une voix off, nous place d’entrée de jeu aux côtés du féminin : nous suivons essentiellement des femmes ou des filles qui évoluent en réaction aux hommes, tantôt pour les fuir – le mari violent, le gardien volubile et intrusif, l’ami de la famille qui s’amuse à perdre le contrôle de son véhicule, frôlant l’accident – tantôt pour les suivre – l’amant des sables – mais jamais pour s’épanouir avec eux.
Ce qui ressort du long métrage est peut-être cette communication difficile entre les sexes, liée à des divergences naturelles et sociétales ; aussi la thématique du divorce est-elle son cœur battant, comme droit légitime pour une femme à sortir de la souffrance pour retrouver goût à la vie. D’excellents acteurs campent des personnages tout à la fois simples et complexes, dont la véracité atteste la justesse d’écriture dont fait preuve Diane Kurys. Un regard critique porté sur les rituels de famille, fanés sous le soleil ardent de l’amour auquel rien ne saurait résister ; une lente destruction très bien mise en scène, dans la continuité du vénéneux Coup de foudre (1983).