La Beauté du geste est une véritable exploration du déterminisme à travers le prisme du magnifique parcours de vie inspirant de la boxeuse Keiko Ogasawara. En luttant contre les limites imposées par son handicap, Keiko embrasse la puissance libératrice de la boxe, transformant la violence de ses coups en un moyen de combattre la violence de son handicap. Le sport se révèle être un formidable catalyseur pour abattre les barrières du handicap, démontrant que la détermination et l'effort peuvent transcender les obstacles les plus difficiles. Ce drame se distingue en tant qu'œuvre d'apprentissage profond plutôt que de se limiter au genre du film sportif conventionnel. Ici, l'enjeu central ne réside pas uniquement dans l'atteinte d'une victoire sur le plan sportif, mais plutôt dans la conquête d'une victoire personnelle.
Ce film nous offre l'atmosphère épurée du cinéma nippon où chaque élément est soigneusement agencé. Le réalisateur Sho Miyake fait preuve d'une décision audacieuse en optant pour le format 16 mm, une approche qui s'aligne harmonieusement avec le thème. Cette esthétique délicate contraste avec l'effervescence de la salle de boxe. Le rythme calme du récit se distingue de manière saisissante de l'énergie dynamique qui règne sur le ring. L'aspect sonore mérite également un éloge particulier, car il constitue une réussite à part entière. En renonçant à une bande sonore conventionnelle, le film se concentre sur les bruits distincts de chaque élément. Cette décision immersive semble être une manière de mettre en relief les limites qui entravent la protagoniste pour encore plus l’appuyer dans sa quête.
L'éblouissante prestation de Yukino Kishii ne passe pas inaperçue. L'actrice réussit à tisser une connexion palpable entre son interprétation et le développement subtil de son rôle. L'apogée du personnage est d'autant plus admirable car celle-ci est poussée au bout de ses limites. Cependant, c'est dans la conclusion que réside la magie énigmatique de ce film. La fin, d'une manière étrange, laisse un arrière-goût comme si l'on avait été plongé dans un rêve envoûtant, pour ensuite nous ramener brusquement à la réalité.
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