Au moins le titre annonçait la couleur... D'autant que par le plus grand des hasards, j'avais regardé la veille « Sparring », également consacré à l'univers de la boxe, la comparaison ne tournant pas franchement en faveur de cette « Beauté du geste ». Je ne peux même pas dire que ce soit profondément ennuyeux, encore moins antipathique, bien qu'on reste assez indifférent au sort de l'héroïne, malgré l'interprétation sensible de Yukino Kishii. Sho Miyake s'efforce de bien tout nous expliquer, rendant le film assez souvent démonstratif et sans réel mystère, sauf en ce qui concerne Keiko, ce qui est un atout mais aussi une faiblesse, donc : on a vraiment du mal à s'intéresser à elle.
Très peu de place pour les personnages secondaires, si ce n'est celui de ce vieil entraîneur en toute fin de carrière (et de vie), probablement celui retenant le plus notre attention. Quasiment aucune scène marquante (les scènes d'entraînement sont encore les plus « prenantes »), un scénario manquant singulièrement de densité, des plans régulièrement « poseurs » (toutefois soignés) et une œuvre ne semblant finalement pas avoir grand-chose à raconter, si ce n'est cet aspect « immersif » (plutôt bien rendu) dans le quotidien d'une sourde-muette (joli travail sonore) et ce que cela peut impliquer (notons, au passage, à quel point de nombreuses personnes parlent le langage des signes au Japon!).
Sans être une souffrance, je sentais le film défiler lentement, toujours dans sa logique très réaliste (et relativement « social-humaniste »), me faisant décrocher à plusieurs reprises avec aller-retour de chez soi à la salle de boxe, à l'hôtel... Bref, si, une fois de plus, je n'ai aucune animosité vis-à-vis de ce titre, ce dernier s'effacera vite de ma mémoire et ne m'aura pas apporté grand-chose en tant que spectateur.