La belle affaire est une "comédie intelligente", le genre obéissant à l'adage antique demandant à un divertissement de plaire et d'instruire à la fois. Difficile de vraiment débrancher le cerveau devant ces magouilles économiques qu'un néophyte aura parfois du mal à comprendre du premier coup. Menée par Sandra Hüller, le film évoque ce moment de flottement de fin de guerre froide où l'Allemagne est en cours de réunification, par la monnaie. Voilà le prétexte du récit, qui parle aussi, et surtout, d'unification familiale, amicale et politique après la chute du bloc de l'Est, les derniers rêves de socialisme qui demeurent dans les esprits de celles et ceux qui ont peur de l'abandon ou de l'écrasement de leur mode de vie par celui de l'Ouest : l'"Ostalgie" était le nom donné à cette crainte et à cette perte relative.

La confusion des esprits hésite à contaminer le film, mais il tient bon et les découvertes des protagonistes sur les possibles magouilles à enchaîner sont certes parfois peu subtiles et redondantes, mais ne manquent ni d'humour, ni de charme. Badigeonnée de petits dessins de billets et de Marx animés, car nous sommes du côté des gauchos un peu bandits, la réalisation est assez dynamique et permet au film d'être bon sans prétendre à être un chef-d'oeuvre. On pourrait regretter quelques sous-intrigues moins pertinentes, mais sans doute symboliques.

Un film à voir, au cinéma, en cours d'allemand, ou assis sur le canapé un samedi soir.

Alfred_Babouche
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le 19 sept. 2024

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