Histoire Éternelle
La Belle et la Bête est un gros morceau auquel il me tardait de m'attaquer. À ce jour, il est le seul Classique Disney à avoir eu l'honneur d'être nominé à l'Oscar du meilleur film et demeure...
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le 27 déc. 2016
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La Belle et la Bête est un de mes Disney favoris. Il faut dire qu’il possède de nombreuses qualités, comment ne pas saluer l’ambiance dans le château à mi-chemin entre le baroque et le classique, elle apporte un fond au personnage de la Bête, imposant et effrayant à la fois. En parlant de la bête c’est bien elle qui est au centre du récit, son évolution est une des choses les plus intéressantes du long-métrage, un des exemples le plus marquant est sa manière de se déplacer, d’abord sur quatre puis deux pattes, la bête redevient un homme.
Et voila, nous arrivons aux messages, c’est surement ce qui a fait la force du récit, la beauté intérieure, l’acceptation de ses défauts et le courage d’assumer ses sentiments et ses idées. Cela rejoint les thèmes, le dressage par la douceur d’une bête et la naissance d’un amour éternel.
L’acceptation des défauts de l’autre commence par les personnages qui sont tous très différents :
Belle est une fille rêveuse, sensible, empathique, cultivée et intelligentes, elle est très attachée à son père et prendra sa place dans le château de la bête. Je trouve ce passage très beau et représentatif du personnage : https://www.youtube.com/watch?v=5Oni8_k5twU
La Bête est égoïste, brutale et méchante en tout cas c’est ce qu’on en voit au premier abord, mais cette vision n’est pas forcément mauvaise n’oublions pas qu’il a refusé d’accueillir une « vieille femme » en la jugeant sur son apparence sa malédiction est alors terrible, lui qui n’a pas su déceler la beauté intérieure, il devra révéler la sienne à une femme pour se faire aimer par celle-ci, alors seulement il retrouvera sa beauté d’antan.
Gaston est macho, bête, brutal et prétentieux c’est le vrai méchant de l’histoire il ne voit que le physique et encourage belle à lâcher ses livres car cela donne des idées et « une femme ne doit pas avoir d’idées ».
Les personnages secondaires sont pour la plupart très attachants, le duo Lumière et Big ben est drôle et touchant, la théière est pleine de bonté et de joie de vivre, ils contrastent au début du film avec le caractère sombre de la Bête.
On peut aussi saluer la musique et les chansons qui comme à l’habitude sont très bonnes, il y en a des drôles et des lyriques, comme souvent chez Disney on navigue à travers différents registres de façon très fluide (comique, fantastique, lyrique, pathétique, tragique, épique).
Bien qu’on assiste à une fin heureuse, le récit aurait pu être vraiment tragique, plusieurs éléments font que l’issue est incertaine, cela nous offre une plus haute tension essentielle pour l’implication du spectateur. Dans un premier temps, on remarque la présence écrasante du temps, la bête doit créer un amour sincère entre lui et une femme sous peine de garder son apparence pour l’éternité et dans un second temps, lors du combat entre la Bête et Gaston, la tension est à son apogée, à ce moment on sait que le personnage de la Bête peut être blessé, le passage avec les loups nous l’a prouvé. Le spectateur s’interroge alors « Cet amour lyrique pourrait-il avoir une fin dramatique ? ». Ce passage est très bien maîtrisé et constitue le point d’orgue du récit.
Ce film va aussi éclaircir les connaissances des spectateurs sur le syndrome de Stockholm alors assez peu connu du public, ce phénomène complexe qui fait qu’un prisonnier peut se prendre d’empathie pour son geôlier. C’est toujours intéressant quand Disney rend accessible et met la lumière sur des phénomènes que peu connaissent. Alors oui c’est relativement simplifié mais Disney ne s’est jamais voulu complexe dans son intrigue, Disney partage des histoires qui trouvent leur résonnance en chacun de nous, ce film c’est en nous éblouissant qu’il transmet ses messages.
Malheureusement comme tous les films la belle et la bête possède des défauts, premièrement je trouve la seconde partie en dessous de la première, la première possède plus de tension et a une intrigue plus intéressante (la découverte du château, la première apparition sous forme d’ombre de la bête, la découverte du fond torturé de la bête…), dans la deuxième partie on rentre dans le côté un peu niais de Disney (bien que ce soit franchement maîtrisé comparé à d’autres films du studio), il y a moins de rebondissements et la tension s’estompe, heureusement certaines scènes restent très belle, c’est le cas de la danse de Belle en robe de bal qui est un beau passage lyrique ainsi que le combat qui oppose la Bête et Gaston qui est surement le passage le plus intense du film.
Deuxièmement le personnage de Gaston qui est le principal méchant manque de profondeur, c’est un méchant quelconque, et qui ne pense qu’a se marier avec Belle c’est quand même relativement limité comme personnage.
Pour conclure, La Belle et la Bête de par ses qualités et ce qu’il a su transmettre est un très bon Disney les messages envoyés sont beaux, l’ambiance très soignée, les personnages attachants, les musiques parfois amusantes, parfois envoûtantes. Un mélange éclatant, nous offrant un amour merveilleux, une histoire à la résonance éternelle.
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Créée
le 10 déc. 2017
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