Visuellement ce film est magnifique. Je suis totalement cliente de cette débauche de détails, de décors féeriques et de costumes ostentatoires. Rarement on a vu un film français aussi fouillé. Le jardin autour du château est grandiose hésitant entre printemps et hiver selon l’humeur de son propriétaire. Les fontaines, les passages secrets, les statues, les cadres des miroirs, tout est fournis à l’excès. Mais ça en jette pas mal. Guillermo del Toro le prochain à se lancer dans l’aventure de la Belle et la bête aura du mal à m’épater autant.
Mais là où le bât blesse c’est la direction d’acteur tout simplement catastrophique. Ils déclament leur texte comme une pièce de Molière joué par une classe de CM2 pour la fête de fin d’année. C’est peut-être l’effet voulu, mais personnellement ça ne me plait pas du tout.
Les deux seuls à tirer leur épingle du jeu sont André Dussollier convainquant en bourgeois et Vincent Cassel en Bête poilue. Pour le reste c’est tout bonnement abominable. J’avais envie de leur filer des baffes.
Le second soucis est le rythme du film. J’y ai trouvé parfois le temps long. Quand elle rêve du passé de la Bête l’introduction est longue, la première fois passe encore, mais les fois suivantes cela en devient lourd. Et c’est dommage car la façon d’accéder à ce passé est poétique. On notera l’inutilité des tadums. Belle déclare qu’ils sont devenus ses meilleurs amis, mais elle ne les approche jamais car ils restent planquer sous les meubles… What ?! Dommage d’avoir inventé ces petits personnages tout mignons et de ne pas avoir su quoi en faire.
La musique de Pierre Adenot est quant à elle fort jolie avec des thèmes récurrents plutôt bien trouvés.
Loin de la noirceur du film de Cocteau ou de la niaiserie de la version de Disney, cette version est certes belle, mais aussi profondément superficielle. Un pétard mouillé en quelques sorte. Dommage car j’ai beaucoup d’admiration pour le travail de M. Gans.