Le film pourrait aisément se passer de dialogue tant sa puissance visuelle est saisissante.
Cocteau parvient avec une facilité déconcertante à créer des atmosphères. Dès la première entrée dans le château de la bête, la magie opère, nous transportant instantanément dans cet univers envoûtant. Les trucages à la Méliès, d'une ingéniosité remarquable, n'ont pas pris une ride.
Le film est un savant mélange de l'atmosphère de Poe et des illustrations de Gustave Doré. Cette fusion d'influences littéraires et artistiques confère au film une profondeur et une richesse esthétique qui m’ont énormément plu. Il ajoute à tout cela de la poésie et un brin d’onirisme qui qui accentue l'effet global du film sur le spectateur.
Sorti en 1946 au lendemain de la guerre, le film apporte un soupçon de rêve et de féerie, offrant au spectateur un peu de chaleur et alimentant son imagination après tant de tourmente. 78 ans après, le film n’a rien perdu de son effet.