Retour d'Algérie
Frédéric revient d'Algérie après 27 mois de service. Il se marie, essaie de trouver un emploi stable et un logement décent. Le premier long-métrage de Robert Enrico, bien que lauréat du prix Jean...
le 2 mai 2020
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Film sorti en 1963. La même année sortit également Adieu Philippines, de Jacques Rozier, très joli film qui se termine au port de Marseille par l’embarquement d’un soldat qui part en Algérie. (La guerre d’Algérie est sous-jacente au récit puisqu’il s’agit de profiter des vacances avant ce départ.) Robert Enrico est plus démonstratif au sujet de la guerre, et non seulement la censure lui a mis des bâtons dans les roues, réclamant un autre montage et retardant la sortie, mais de plus sa carrière s’en est ressentie, après ce premier long métrage courageux. Aujourd’hui, 60 ans après, ça vaut vraiment le coup de voir ce film (N/B) et d’imaginer le contexte. C’est l’histoire d’un couple modeste de jeunes mariés, Sylvie est coiffeuse, François photographe de rue, ils vivent dans une rikiki chambre de bonne, ils aiment s’amuser, danser, sortir. Le film est très moderne, c’est vraiment un film de cette génération de cinéastes prolifiques des années 60 (dont tous ne font pas partie de la fameuse -et snob- « nouvelle vague »). Robert Enrico aussi est sorti de l’IDHEC, lui aussi montre et veut parler de la vraie vie contemporaine et non pas d’une œuvre littéraire ou historique, mais en plus de montrer ce que c’est que d’être jeune en 1960 et d’avoir envie d’autre chose que la génération précédente, il situe aussi le contexte social et politique. La police et l’armée sont très présentes à Paris, ainsi que les contrôles, dans cette période tendue. On voit s’alterner des images d’actualités dans d’autres points du monde, en Afrique, en Asie, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Russie, qui soulignent la course à l’armement ainsi que divers affrontements. Mais le discours n’est pas appuyé, Robert Enrico est aussi un esthète. Il a pris le temps de filmer sur l’année les saisons qui se succèdent à Paris, ça commence par de très belles vues des rues sous la neige. Le film suit le rythme de la vie du jeune couple, disputes et réconciliations, envies, travail, musique, bars… et la fin souligne l’impossibilité d’échapper à la politique. J’adore Robert Enrico et il est temps qu’on lui redonne sa place. Son film le plus connu sera Le vieux fusil (1974) avec Philippe Noiret.
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