guerre mecanique, tension psychologique et propos philosophique

En 1981, au cours de la guerre d'Afghanistan opposant l'armée rouge d'URSS et les Moudjahiddins de la résistance afghane, un équipage soviétique de char de combat T-55 mené par un commandant tyrannique et paranoïaque s'égare dans le désert afghan. Il est pris en chasse par des Afghans équipés d'un lance-roquettes RPG-7 qui mettent tout en œuvre pour venger les civils tués lors de l'opération de destruction de villages perpétrée par l'escadron de chars soviétiques.

Film américain réalisé par Kevin Reynolds d'après la pièce de théâtre Nanawatai (droit d'asile) de William Mastrosimone, sur le thème de la guerre d'Afghanistan de 1979 à 1989.

Ce qui frappe quand j'ai découvert ce film voila 15 ans, c'est au delà de la beauté les paysages désertiques, la dureté des scènes de combat c'est la tension psychologique incroyable et atypique vécu par ces soldats russes. Ce film m'a marque au point que je m'en souviens bien. On est bien loin du film de guerre americain classique avec le héro, le manichéisme et simplicité du discours. Le scenario est riche et subtil en montrant les "bon", "méchants" idiots, intelligents, calme, nerveux... dans chaque camp. Par sa férocité, c'est un plaidoyer contre la guerre sauvage et aveugle que met en scène admirablement le realisateur. C'est aussi un film pour le dialogue entre civilisation avec ce soldat US prisonnier des afghans. Ça donne les éléments d'une réflexion philosophique sur la guerre, l’éthique, l'entraide et l'asile. On peut trouver plusieurs métaphores sur le char qui écrase et détruit tout sur son passage. Le titre français est bien choisi. Avec la bête on pense a férocité et bêtise. Le char mais aussi le commandant russe incarne cela.

C'est un chef d’œuvre tant par la qualité du scenario que la réalisation soignée mais attention aux âmes sensibles, c'est parfois violent et dur.