Miroir de ces propres démons
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Situé lors de l'invasion de Afghanistan par les Soviétiques en 1981, La bête de guerre montre une troupe de soldats qui s'est perdue dans le pays, avec un tank comme moyen de locomotion. Ils vont tenter de retrouver leur chemin tout en tuant des civils et soldats Afghans qu'ils croiseront, mais ces derniers auront de quoi se défendre.
La scène d'introduction, où un civil Afghan se fait lentement écraser par un tank donne le ton ; La bête de guerre est un film âpre, rugueux, et surtout évite le manichéisme gentils Russes contre méchants Afghans : il y a des pourris dans les deux camps, mais certains vont se rendre compte du risque, aussi bien pour les Russes que pour les Afghans, que représente ce tank. Tank qui est représenté quasiment comme une entité vivante d'où sont régurgités des soldats.
Compte tenu de l'époque où a été tourné ce film, il y a déjà une forme de courage quant à son existence, car nous étions encore en pleine Guerre froide. Ce qui se soldera par une échec total du film dans le monde mais il fait partie de ceux qui ont un (petit) culte du fait de ses qualités cinématographiques.
Je connaissais Kevin Reynolds comme un bon petit artisan mais j'ai été très impressionné par la technique, qui est souvent de filmer les Russes en gros plan (ou à l'intérieur du char) et les Afghans en plans larges, comme pour montrer que ces derniers ont l'avantage du terrain. Il y a également l'interprétation que je trouve formidable, que ce soit George Dzundzaou Jason Patric (qui est passé à côté de sa carrière), ou les acteurs Afhgans, tous sont empreints d'une certaine tension, d'une fièvre qui ne sied que trop bien au film. Bon point également pour la musique, qui évite les fameux thèmes guerriers pour une utilisation étonnante du synthétiseur, presque planante.
Voilà un film qui m'a totalement captivé, courageux en soi, et qui évite tant de choses dans le côté manichéen des films de guerre.
Créée
le 26 août 2015
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