La Bocca del Lupo
7
La Bocca del Lupo

Documentaire de Pietro Marcello (2010)

Ouf... ça ne dure qu'une heure et quart !

Ah ! les films d'art et d'essai... quel tourbillon d'intelligence ! Quelle acuité si délicieusement philosopho-métaphysico-pédantoïde à nous faire percevoir l'absurdité de notre triste condition d'hommes ! Quelle justesse d'analyse psycho-sociale ! Quelle finesse dans l'art (car c'est un art, peut-être le plus illustre, même) de nous rendre sympathiques de pathétiques marginaux rejetés par l'électronique, le moteur à explosion, les pommes de terre frites, et - last but not least - cette ingrate de société !

Ah !
Gênes ! l'unique objet de mon ressentiment !
Gênes à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Gênes qui t'a vu naître et que ton coeur adore!
Gênes enfin que je hais parce qu'elle t'honore !

M'égare-je ?
Gênes saurait le dire.

Ciel ! quelle douce exaltation s'empare de tout mon être (absurde, je le rappelle) devant la peinture si vraie et si réaliste de notre brave repris de justice viril, de notre transsexuel(le ?) cocaïnomane si romantique, des si sensuelles prostituées facétieuses des ruelles ligures, de ces vieux et fiers chantiers navals naguère fringants et impétueux, siège fort et émouvant des humbles et des prolétaires, spoliés par ce monde pourri par l'argent !

Révolte, mes frères ! On en a gros !

La révolution commence dans l'art ! Tiens, si je mettais moi aussi bout à bout des photos et des images d'archives creuses, avec un narrateur qui nous raconterait sa palpitante vie par-dessus, sur fond de critique sociale mêlée sans véritable rapport à une histoire pseudo-romantique insolite (tiens, en prison, par exemple, ça peut être marrant, ça ! ça sortira des sentiers battus ! c'est ça, l'art, après tout !)

....

(On me souffle dans l'oreillette que j'en fais un peu trop, en pathos et en mauvaise foi.

....

On me dit aussi : "Machin, t'as rien compris, t'es un bourrin, c'est pas la peine de venir cracher ton fiel sur une oeuvre puissante que les vrais cinéphiles apprécieront".

Diable, où ai-je craché mon fiel, moi qui suis en une telle extase devant ce chef d'oeuvre du cinéma contemporain ?)


Juste deux mots pour conclure : "sans intérêt".
Volpardeo
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Echelle de notation

Créée

le 23 mars 2011

Critique lue 409 fois

1 j'aime

Volpardeo

Écrit par

Critique lue 409 fois

1

D'autres avis sur La Bocca del Lupo

La Bocca del Lupo
etsecla
6

Somptueuse peinture des souvenirs interdits d’un monde disparu

La bocca del lupo est, selon les propres termes de son réalisateur, l’« archéologie de la mémoire » d’une ville, Gênes, de ses habitants des rues, et plus particulièrement d’un vieux couple...

le 22 juil. 2019

1 j'aime

La Bocca del Lupo
Volpardeo
1

Ouf... ça ne dure qu'une heure et quart !

Ah ! les films d'art et d'essai... quel tourbillon d'intelligence ! Quelle acuité si délicieusement philosopho-métaphysico-pédantoïde à nous faire percevoir l'absurdité de notre triste condition...

le 23 mars 2011

1 j'aime

Du même critique

Candide ou l'Optimisme
Volpardeo
5

Critique de Candide ou l'Optimisme par Volpardeo

Je restais sur une bonne impression de "Candide" avant ma relecture récente. Autant dire que j'ai été vraiment déçu. Je dois être vraiment inconsciemment réfractaire à Voltaire pour ne pas arriver à...

le 12 juin 2011

22 j'aime

Alcools
Volpardeo
3

Moderne... pour le meilleur et (surtout ?) pour le pire...

Epris de poésie depuis de nombreuses années, je souhaitais parfaire ma culture en m'intéressant vraiment à Apollinaire, poète emblématique du début de la modernité artistique (du symbolisme tardif...

le 6 déc. 2011

21 j'aime