Une grand mère disparaît et trois frères et soeurs désarçonnés se lancent à sa recherche. Après l'incompréhension place à l'inquiétude. La vieille femme solitaire, indépendante et libre d'esprit est un modèle d'épanouissement personnel. La vieillesse cache de farceurs effets secondaires : la perte de la mémoire, la dépression face à la foule. En effet, après avoir été retrouvée, la grand mère est enjointe de retourner parmi les siens, sous surveillance. Est-ce Alzheimer qui détruit les souvenirs et la somme de regagner son cabanon perdu à la campagne?
Ce maillon commun est le point d'ancrage du cercle familial qui se déchire et se retrouve. Si la doyenne, en s'effaçant pouvait les lier... serait-ce un nouveau départ et la fermeture définitive de la boîte de Pandore ?
Encore une agréable surprise que ce film turc qui se passe dans un étrange huis-clos familial. Si les membres le constituant sont foncièrement différents, leurs attentes sont identiques : que celle qui les a vus naître soit en paix avec elle-même. C'est dans cet esprit de conciliation que tout se noue, que les vrais rapports se construisent. Il y a une certaine poésie dans les situations loufoques qui composent le film et, passés les premiers rires, la crispation s'insinue et Alzheimer nous fait finalement grincer des dents.
Parce que la vieillesse sera le lot de tout un chacun et que la menace de l'oubli pèse sur nos souvenirs les plus inébranlables... je vous recommande chaudement ce film !