Une flambeuse d'un certain âge raconte à un employé de casino ses jeunes années de prostituée et femme vénale. Marie Bell cède la place à Annie Girardot et à l'avant guerre.
Les deux actrices se partagent la vedette mais la meilleure part revient à Annie Girardot qui impose sa personnalité de femme de caractère dans un vaudeville assez commun. Femme à hommes -c'est pourquoi on trouve tant de comédiens connus aux générique- Marie-Paule n'a que faire de la morale et "par ici la bonne soupe" est son principe d'existence bien imagé. Elle aurait tort de se gêner : après tout, ses clients ou protecteurs ou amants sont des hommes généralement lubriques ou nigauds, les deux à la fois souvent.
La comédie, d'après Félicien Marceau, ne décolle pas vraiment, la faute à des personnages qui manquent d'impertinence - pourtant, le sujet n'est-il pas fondamentalement immoral?- et qui se maintiennent dans une forme de marivaudage à peine grivois. La plupart ne font que passer sans laisser de traces, et si Annie Girardot s'en sort plutôt à son avantage, son personnage n'est en définitive pas aussi corrosif que souhaité.