J'étais tellement claqué hier soir que j'étais incapable de mater quelque chose me demandant plus d'effort, en même temps c'est un film que j'adore et que je revois presque tous les ans. Notamment parce qu'il est, comme ET par exemple, clairement un film de mon époque. Le revoir me propulse dans une double enfance. Celle que je vivais alors avec mes parents, d'enfant pas encore collégien qui regardait ces jeunes gens tout juste collégiens, et mes souvenirs en le revoyant sont ceux de mon enfance personnelle. Et ceux que je projetais dans le film, c'est à dire que l'enfance des protagonistes n'avait rien à voir avec celle que je vivais alors, mais l'enfant que j'étais se projetais dans la leur, magnifiée par le cinéma. La nostalgie est donc double et fonctionne toujours à plein régime. Et je l'ai déjà écrit plein de fois, donc je ne reviens pas dessus en détail, mais le troisième niveau de lecture, le plus passionnant une fois adulte, est de suivre non plus la vie de la jeune Vic, mais celle de ses parents, formidablement interprétés par Claude Brasseur et Brigitte Fossey qui resteront pour moi à jamais comme l'un des plus beaux couples (de parents mais pas que) de l'histoire du cinéma. Et je ne reviens pas non plus sur le nombre de similitudes flagrantes entre ce film et Un Éléphant ça trompe énormément. Enfin, j'adore revoir ce film pour y voir le Paris de l'époque, des quartiers que j'arpente et que je connais par coeur aujourd'hui, et qui ont changés, et que je ne connaissais absolument pas, et que je fantasmais, en les découvrant enfant.