Platitude de la mise en scène, dialogues convenus et scénario répétitif… La Cabeza Vivente ne saurait ici distinguer les singularités du cinéma d’épouvante mexicain tant le long métrage applique des codes qui sont ceux d’Hollywood : drame en huis clos sur fond d’Histoire, tentation de la femme qui convoque le modèle de Dracula (Tod Browning, 1931) ou de The Mummy (Karl Freund, 1932), goût pour la superposition de plans par transparence qui jouent habilement avec le corps des acteurs et leur disparition dans le décor, musique orchestrale fort réussie au demeurant – que signe Gustavo Caesar Carrión.
La mythologie aztèque ne sert que de toile de fond devant laquelle s’activent des personnages clichés, dépourvus de profondeur et d’enjeux propres. Le film semble se situer au carrefour de deux tendances américaines : le grand film d’épouvante puisant son exotisme dans des cultures différentes, issu des années 30, et les productions sérielles à la Roger Corman dont l’apogée commence alors. Une curiosité dispensable.