Ce film La Califfa adapté par lui-même par l'écrivain-cinéaste Alberto Bevilacqua s'inscrit dans deux traditions typiques du cinéma italien. À la fois dans la tradition du cinéma politique, très vivace dans ces années 60/70 mais aussi dans celle du romanesque dans la lignée des Visconti et Bolognini. Le film débute de façon très intrigante avec deux ou trois scènes nous mettant au beau milieu d'une histoire déjà commencée, mais très vite il faut déchanter ! C'est brouillon, on ne cerne pas clairement les enjeux et le propos socio-politique de cette intrigue nous racontant la "guerre" entre le patronat et les ouvriers d'une usine dans une région italienne. Au bout d'un certain temps, Bevilacqua finit même par se désintéresser de son propos politique pour se concentrer sur la romance entre le patron de l'usine et une des leaders des grévistes ce qui brouille encore plus les choses. Le film est enrobé en plus par une grandiloquence, accentuée par la musique lyrique de Morricone, avec beaucoup trop d'effets tragiques et visuels dans la mise en scène que cela en devient pompeux, un peu de sobriété aurait été judicieux.