Dans le sillage des films politiques et sociaux italiens de la même période, évoquant la lutte des classes, Alberto Bevilaqua propose une curieuse fable dans laquelle il raconte la relation, d'abord conflictuelle puis amoureuse, entre une ouvrière et son patron d'usine.
Allégorique ou symbolique, pas toujours intelligible, le sujet est une réflexion, à travers l'union socialement "contre nature" de Romy Schneider et d'Ugo Tognazzi, sur le rapprochement permis par la compréhension et l'apaisement de deux pôles traditionnellement et historiquement antagonistes.
Le film ne séduit pas en dépit de la sensualité affichée de Romy Schneider et de la belle mélodie lancinante d'Ennio Morricone, conférant au film une grâce et un romantisme décalés au regard du sujet. La musique omniprésente mais pas franchement de circonstance, les décors d'usine et de nombreuses scènes aux confins de l'irréalité donnent à ce drame politico-sentimental une tonalité étrange qui fait son originalité mais pas son intérêt. la mise en scène semble confuse et manquer d'unité, tandis que le propos codé du cinéaste tourne au pensum rébarbatif.
Surtout, les personnages ne sont pas touchants; leur histoire et leur amour ne vont jamais au-delà de leur caractère théorique et demeurent dans une gravité et une intellectualité affectées.